Soudan : « une détérioration catastrophique » à El-Facher au Darfour

Par Epoch Times avec AFP
7 avril 2025 18:20 Mis à jour: 7 avril 2025 18:39

Un groupe de militants soudanais a fait état dimanche d’une « détérioration catastrophique sans précédent » dans la ville d’El-Facher, capitale de l’État soudanais du Darfour-Nord assiégée depuis plusieurs mois par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) en guerre contre l’armée depuis deux ans.

« La situation humanitaire dans la région du Darfour, en particulier dans la ville d’El-Facher ainsi que les camps de déplacés, connaît une détérioration catastrophique sans précédent », a écrit dans un communiqué le comité des camps de déplacés opérant dans la région du Darfour, dans l’ouest du Soudan.

Depuis avril 2023, le pays est le théâtre d’une guerre pour le pouvoir qui oppose les FSR, dirigés par le général Mohamed Daglo, à l’armée menée par le général Abdel Fattah al-Burhane. Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions d’habitants, a également déchiré le pays.

Des combattants du Mouvement de Libération du Soudan, un groupe rebelle soudanais actif dans l’État du Darfour, soutenant le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, assistent à une cérémonie de remise des diplômes dans l’État de Gedaref, en mars 2024. (AFP via Getty Images)

L’armée contrôle le nord et l’est du Soudan, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la région du Darfour, aussi vaste que la France.

El-Facher, bien que contrôlée par l’armée, est assiégée par les FSR depuis mai 2024. Pour conserver son dernier point d’appui dans la région du Darfour, l’armée s’efforce de repousser les attaques des paramilitaires et leurs alliés qui tentent en vain de s’en emparer.

La mère soudanaise déplacée Mona Ibrahim et ses enfants sont assis par terre dans le camp de réfugiés de Zamzam, situé dans le nord du Darfour, le 21 janvier 2025. (AFP via Getty Images)

« La vie a complètement cessé »

Selon le groupe de militants indépendants, « les marchés sont vidés de produits alimentaires et l’aide humanitaire est totalement interrompue » à El-Facher. Dans cette ville de quelques deux millions d’habitants, « la vie a complètement cessé », a indiqué le comité local, ajoutant que le coût de la nourriture et de l’eau avait fortement augmenté.

Les militants ont appelé les parties en guerre à « déclarer un cessez-le-feu » afin de permettre l’arrivée de l’aide et « de sauver des milliers de vies menacées ». Selon l’ONU, environ deux millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême au Darfour-Nord, et 320.000 souffrent déjà de famine.

De nouveaux réfugiés arrivant du Darfour, au Soudan, se dirigent vers leurs abris le 24 avril 2024 à Adre, au Tchad. (Dan Kitwood/Getty Images)

La famine a été déclarée dans trois camps de déplacés autour d’El-Facher, dont le camp de Zamzam, une situation qui devrait s’étendre à cinq autres zones du Darfour-Nord, y compris El-Facher, d’ici mai, selon l’ONU.

Samedi, l’Armée de libération du Soudan (ALS), une faction alliée aux FSR, a appelé les habitants d’El-Facher et les déplacés des camps d’Abou Chouk et de Zamzam à partir vers « des zones plus sûres », affirmant être « prête à assurer la protection nécessaire » des déplacements.

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