Dimanche 18 décembre, Doha a prévenu que les mesures du Parlement européen à l’encontre du Qatar, dont l’accès à l’assemblée pourrait être bloqué dans le cadre d’une affaire de corruption présumée, auront un « impact négatif » sur les relations avec le riche émirat gazier et l’approvisionnement mondial en énergie.
L’ouverture d’une enquête à Bruxelles visant notamment l’eurodéputée grecque Eva Kaili, soupçonnée d’avoir été payée par le Qatar pour défendre les intérêts du pays qui accueille actuellement le Mondial de football, a ébranlé l’institution.
Jeudi à Strasbourg, les eurodéputés ont voté à la quasi-unanimité un texte dans lequel ils demandent « instamment la suspension des titres d’accès des représentants d’intérêts qatariens » le temps de l’enquête. La décision revient à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.
« La décision d’imposer au Qatar une restriction aussi discriminatoire, limitant le dialogue et la coopération avant la fin de la procédure judiciaire, aura un impact négatif sur la coopération régionale et mondiale en matière de sécurité, ainsi que sur les discussions en cours sur la rareté et la sécurité énergétiques mondiales », a réagi dimanche un diplomate qatari.
Le Qatar « rejette fermement » les accusations
Se disant « consternés » par les actes de corruption et de blanchiment d’argent présumés, les eurodéputés ont aussi décidé de suspendre « tous les travaux sur les dossiers législatifs relatifs au Qatar », en premier lieu ceux concernant une libéralisation des visas pour le Qatar et le Koweït ainsi qu’un accord sur l’aviation.
Le Qatar, qui « rejette fermement » les accusations dont il fait l’objet, regrette « les jugements fondés sur les informations inexactes révélées par des fuites sans attendre la conclusion de l’enquête », a affirmé le diplomate qatari dans un communiqué.
L’émirat a dénoncé en revanche le manque de coopération du gouvernement belge, dont il a dit être un partenaire « proche » et « un important fournisseur » de gaz naturel liquéfié.
Le Qatar est l’un des principaux producteurs de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde, avec les États-Unis et l’Australie. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il est de plus en plus courtisé par les pays européens, à la recherche d’une alternative au gaz russe.
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