Les juges d’instruction chargés de l’information judiciaire pour prise illégale d’intérêts visant le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler pour ses liens familiaux avec l’armateur MSC ont annoncé le 21 avril avoir terminé leurs investigations, a-t-on appris vendredi de sources proche du dossier et judiciaire.
Le bras droit d’Emmanuel Macron, qui conteste avoir « commis tout délit », a été mis en examen fin septembre 2022. Deux hauts fonctionnaires et anciens supérieurs de M. Kohler à l’Agence des participations de l’État (APE), sont, eux, poursuivis pour « complicité de prise illégale d’intérêts » depuis le 9 février dans ce dossier. L’avocat de M. Kohler, Me Éric Dezeuze, n’a pas souhaité s’exprimer. « Des recours sont pendants devant la chambre de l’instruction », a précisé la source judiciaire.
Selon la décision de la cour d’appel sur ces recours, le parquet national financier (PNF) pourrait être amené à prendre ses réquisitions avant que les juges d’instruction n’ordonnent ou non un procès devant le tribunal correctionnel.
Le PNF s’était opposé aux poursuites en classant une première plainte de l’association Anticor déposée en 2018 après la publication d’articles de Mediapart sur ce possible conflit d’intérêts. Anticor avait ensuite obtenu en juin 2020 la désignation de juges d’instruction en déposant une plainte avec constitution de partie civile.
Ce qui lui était reproché
Alexis Kohler est soupçonné d’avoir participé en tant que haut fonctionnaire entre 2009 et 2016 à plusieurs décisions relatives à l’armateur italo-suisse MSC dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.
Sont concernées cinq délibérations des instances de STX France (devenu Chantiers de l’Atlantique) et trois du Grand port maritime du Havre (GPMH), liés à MSC, alors qu’il était administrateur.
Puis entre 2012 et 2016, lorsqu’il était membre du cabinet de Pierre Moscovici puis d’Emmanuel Macron au ministère de l’Économie, il est reproché à Alexis Kohler d’avoir notamment « persisté (…) à émettre des avis ou donner des orientations stratégiques ayant trait » à des dossiers impliquant MSC, selon son interrogatoire les 22 et 23 septembre 2022 devant les magistrats instructeurs.
Contestations de l’intéressé
Alexis Kohler a contesté « tout délit » et tout « avantage tiré » de sa situation. Il a argumenté en précisant n’avoir participé à aucune décision concernant le groupe, à l’époque STX-GPMH, avoir averti sa hiérarchie de ses liens familiaux et demandé à quitter son mandat d’administrateur de STX.
Ses votes en conseil d’administration exprimaient la position de l’État, a-t-il affirmé devant les juges d’instruction.
Emmanuel Macron a exprimé à plusieurs reprises sa « confiance » en son secrétaire général. Dans une émission de Complément d’enquête consacré à Alexis Kohler et diffusée en mars sur France 2, le chef de l’État avait défendu « l’honnêteté » de son bras droit, « hyper engagé, hyper compétent ». « Cette procédure n’est pas en train d’aboutir », avait-il assuré.
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