Le tribunal correctionnel de Paris rend mercredi 7 décembre son jugement concernant l’ex-député de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde, soupçonné d’avoir octroyé un emploi fictif d’assistante parlementaire à sa belle-mère entre mai 2009 et août 2010.
L’ancien député centriste (2002-2022) est poursuivi pour détournement de fonds publics en versant à la mère de son épouse, Monique Escolier-Lavail, plus de 39.000 euros de salaires en échange de prestations jugées inexistantes par les enquêteurs.
Appelant à sanctionner des « faits insupportables pour le corps social », le parquet a requis contre lui un an d’emprisonnement avec sursis et cinq ans de privation des droits civiques. Six mois avec sursis ont été demandés contre sa belle-mère.
Lors de l’audience en octobre, la défense de M. Lagarde a plaidé la relaxe en fustigeant une « enquête paresseuse » et en récusant tout parallèle avec l’affaire de l’emploi fictif de l’épouse de l’ex-Premier ministre François Fillon, après laquelle les emplois parlementaires familiaux ont été interdits.
L’ancien député a, lui, tenté de justifier le recrutement « atypique » de sa belle-mère, ancienne dirigeante de PME, pour les besoins d’un ouvrage qu’il disait préparer sur les difficultés des petits patrons en France et qui n’est jamais paru.
Aucune trace de travail
Sa belle-mère a, de son côté, peiné à détailler le contenu de sa mission au service de son gendre, évoquant la « lecture de journaux » et quelques « conversations informelles » avec des commerçants.
Même si elle vivait dans le Sud-Ouest, à 600 km de l’Assemblée nationale, elle a assuré avoir consacré à cette mission « cinq heures de travail par jour, sept jours sur sept » mais les enquêteurs n’avaient pas trouvé trace de son travail.
Selon son récit, l’ordinateur où étaient consignées ses coupures de journaux et observations aurait par ailleurs été endommagé par la foudre qui s’est abattue sur sa maison en 2017.
« On ne peut pas déduire de l’absence d’élément matériel le fait qu’il n’y ait pas eu de travail », a plaidé son avocate, Me Virginie Tesnière.
L’enquête avait été ouverte par le parquet national financier (PNF) en octobre 2017 après la plainte d’un conseiller d’opposition de la ville de Drancy (Seine-Saint-Denis) que M. Lagarde a dirigée pendant plus de seize ans et dont il est aujourd’hui un des conseillers municipaux.
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