Il faut mettre fin au génocide du Falun Gong

Il faut sanctionner toute l'économie chinoise si elle ne respecte pas les droits de l'homme

Par Anders Corr
13 août 2022 18:15 Mis à jour: 15 août 2022 18:17

Pékin mène un génocide non seulement contre les Ouïghours, mais aussi contre les pratiquants de Falun Gong. Les sanctions économiques contre le Xinjiang devraient être étendues à l’ensemble de la Chine.

Le génocide du Parti communiste chinois (PCC) contre les Ouïghours est désormais bien connu. Le secrétaire d’État américain de l’époque, Mike Pompeo, a procédé à la désignation de « génocide » en janvier 2021, un peu avant le départ de l’administration Trump. Le secrétaire d’État actuel, Antony Blinken, a confirmé cette désignation deux mois plus tard.

Le génocide contre le Falun Gong est moins reconnu.

Cependant, un tribunal indépendant organisé à Londres en 2019, le « China Tribunal », a trouvé de nombreuses preuves montrant que les pratiquants de Falun Gong sont bel et bien soumis à un génocide. Et celles-ci ne manquent pas quand on suit la couverture des médias d’État chinois. Un article tout récent, du 12 juillet, a abordé l’intention du régime d’ « éradiquer » la pratique spirituelle.

Le système politique chinois, toujours plus totalitaire, a réprimé au moins des dizaines de millions de pratiquants de Falun Gong, via la détention arbitraire, la torture, la conversion forcée, etc.

Un des outils les plus choquants de ce génocide est le prélèvement forcé d’organes. Quand un patient a besoin d’un organe correspondant au groupe sanguin d’un pratiquant de Falun Gong détenu, celui‑ci est exécuté, ou amené vivant sur une table d’opération.

En avril, la revue à comité de lecture American Journal of Transplantation, a publié des preuves de ces prélèvements forcés d’organes, des preuves du meurtre de prisonniers.

Cela illustre une des pires menaces du PCC, à savoir la compromission et ce, non seulement des membres du Parti ou des citoyens chinois, mais aussi avec tout ceux qui dans le monde entier estiment pouvoir tirer des avantages de la Chine grâce à son système politique répressif et une protection laxiste des droits individuels.

Parmi ces avantages, des organes livrés rapidement… au prix de la vie d’un prisonnier de conscience chinois.

Le tourisme de transplantation vers la Chine repose essentiellement sur des donneurs, des prisonniers, non consentants. Des patients du monde entier se rendent en Chine pour acheter les organes qu’ils ne peuvent pas obtenir dans leur pays d’origine, où les listes d’attente durent des années.

Reconstitution d’un prélèvement d’organe tel que perpétré en Chine sur des pratiquants de Falun Gong, lors d’un rassemblement à Ottawa, au Canada, en 2008. (Epoch Times)

Selon un responsable chinois chargé des transplantations d’organes nationales en 2015, 80% des 8600 transplantations de l’année 2014 provenaient de prisonniers.

Malgré les tentatives sophistiquées du PCC pour changer la perception internationale à propos des transplantations chinoises, dont la manipulation des chiffres, rien n’indique que l’habitude du régime à s’approvisionner auprès de ses prisonniers en organes ait changé.

En réalité, de nouvelles preuves montrent que le bassin de donneurs pour les prélèvements forcés d’organes s’est élargi suite à la détention massive des Ouïghours et de la collecte systématique de leurs prélèvements sanguins.

Mais les pratiquants de Falun Gong constituent la principale source d’organes. Ils ont généralement des organes très sains en raison de leur discipline spirituelle qui interdit l’alcool et le tabac.

Des lois devraient les protéger, mais, globalement, ce n’est pas le cas.

Les organismes internationaux qui cherchent à restreindre le trafic d’organes ne peuvent généralement pas se focaliser sur ce sujet unique, par ailleurs, ils manquent d’envergure. Les personnes qui se rendent en Chine pour obtenir un organe viennent généralement de pays développés et puissants, comme les États‑Unis, le Japon, l’Australie, le Canada, Israël, Oman, l’Arabie saoudite, etc.

Seuls quelques pays interdisent le trafic d’organes. En mai, le Royaume‑Uni a adopté une loi interdisant à ses citoyens et résidents de se rendre à l’étranger pour des transplantations d’organes dont les protocoles serait illégaux en Grande‑Bretagne. Un projet de loi similaire a été proposé aux États‑Unis.

Mais nous devons aller encore plus loin.

Tout comme nous augmentons les sanctions sur les exportations russes de manière générale pour mettre fin à sa guerre en Ukraine, nous pouvons sanctionner la Chine pour mettre fin à ses violations des droits de l’homme. Les sanctions actuelles contre la Chine ont une portée limitée.

Les plus fortes sanctions visent les produits fabriqués grâce au travail forcé dans la région du Xinjiang, mais le Xinjiang n’est qu’une des 31 provinces, régions autonomes et municipalités. Les entreprises du Xinjiang peuvent toujours exporter vers les États‑Unis en faisant croire que leurs produits sont fabriqués avec du travail consenti dans une des 30 autres régions de Chine.

Et comme les génocides contre les Ouïghours et le Falun Gong sont conçus et dirigés au niveau national, les sanctions contre la Chine ne devraient pas être limitées à des régions particulières. Elles ne devraient pas non plus se concentrer sur des individus qui, lorsqu’ils sont suffisamment haut placés, ne sont pas affectés. On peut dire que ces types de sanctions sont symboliques et n’ont pas d’effets économiques importants. Donc toute la Chine devrait être sanctionnée, ce qui mettrait une pression maximale sur le régime.

Si Pékin refuse d’améliorer ses droits de l’homme, la communauté internationale doit imposer des sanctions de plus en plus importantes, et amorcer le découplage progressif entre les systèmes financiers et commerciaux internationaux et la Chine.

Le PCC aurait donc un choix clair à faire : améliorer les droits de l’homme en Chine ou rejoindre des pays comme la Russie, l’Iran et la Corée du Nord en tant que parias internationaux.

Anders Corr est titulaire d’une licence/maîtrise en sciences politiques de l’Université de Yale (2001) et d’un doctorat en gouvernement de l’Université de Harvard (2008). Il est directeur chez Corr Analytics Inc., éditeur du Journal of Political Risk, et a mené des recherches approfondies en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Ses derniers livres sont « The Concentration of Power : Institutionalization, Hierarchy, and Hegemony » (2021) [La concentration du pouvoir : institutionalisation, hierarchie et hégémonie] et « Great Powers, Grand Strategies : the New Game in the South China Sea » (2018) [Pouvoirs mondiaux, grandes stratégies : la nouvelle donne en mer de Chine méridionale].

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