Strasbourg: la mairie retire le drapeau israélien de l’Hôtel de ville deux jours après l’avoir hissé, créant la polémique

Par Emmanuelle Bourdy
14 octobre 2023 12:26 Mis à jour: 14 octobre 2023 12:26

Après seulement deux jours, le drapeau d’Israël qui avait été accroché sur l’hôtel de ville de Strasbourg (Bas-Rhin) a été retiré par la maire Europe Écologie-Les Verts. De même que les drapeaux de l’Ukraine et de l’Arménie ont été enlevés. À la place, l’édile a opté pour un message de paix, s’attirant les foudres de l’opposition ainsi que du président du consistoire israélite du Bas-Rhin.

Pour l’édile de Strasbourg, Jeanne Barseghian, ces drapeaux évoquaient une « juxtaposition » qui nuisait « à la lisibilité ». Raison pour laquelle les drapeaux d’Israël, de l’Ukraine et de l’Arménie ont été retirés ce mercredi 11 octobre, celui d’Israël ayant été accroché deux jours plus tôt. Cette décision a provoqué des remous au sein de la municipalité, rapporte France Bleu.

« Faire disparaître le nom et le symbole d’Israël sans en assumer les motivations réelles »

À la suite des attaques du Hamas contre l’État hébreux, le 7 octobre dernier, la Ville de Strasbourg a hissé le drapeau bleu et blanc sur le fronton de l’Hôtel de ville. Mais elle a pris la décision de le retirer ce mercredi 11 octobre au matin, soit seulement « 36 heures » plus tard. Dans un courrier, l’élue en a expliqué les raisons.

Se voulant attentive « à la cohésion et à l’unité » de sa ville, Jeanne Barseghian a expliqué avoir fait installer « en lieu et place des drapeaux, un message portant haut nos valeurs », ajoutant que « Strasbourg, siège du Conseil de l’Europe et capitale européenne, fait entendre sa voix unique et appelle au respect des droits humains, au respect du droit international ».

Mais les présidents des trois groupes d’opposition municipale, à savoir le Parti socialiste, Les Républicains et Renaissance, n’ont pas accepté ce changement. Dans un communiqué, ces derniers ont pointé « cette décision inacceptable qui révèle à nouveau le vrai visage de la municipalité », estimant que Jeanne Barseghian avait ainsi trouvé « un prétexte » pour faire disparaître « en catimini » ce drapeau.

« Pour faire disparaître le nom et le symbole d’Israël sans en assumer les motivations réelles, la Maire de Strasbourg est prête à sacrifier l’Ukraine et l’Arménie », ont encore pointé les trois membres de l’opposition, s’insurgeant : « Le sang des victimes est encore chaud que le drapeau israélien disparaît déjà, comme si sa vue brûlait le regard de la majorité municipale. » Ils ont solennellement appelé la maire à revenir sur sa décision.

« Aucun argument ne peut justifier cette décision, tellement elle est désolante »

Maurice Dahan, le président du consistoire israélite du Bas-Rhin, s’est lui aussi, indigné de cette décision. Déclarant auprès de France Bleu avoir « été fier d’être strasbourgeois » lorsqu’il a vu que la maire « avait décidé de déployer le drapeau sur la façade de la mairie », il a poursuivi : « Et là, je découvre avec des arguments fallacieux que le drapeau israélien aux côtés de ceux de l’Ukraine et de l’Arménie, ça tuait la communication ? le message n’était plus clair ? » « Là, je suis même honteux d’être strasbourgeois. La maire envoie un message horrible à nos concitoyens, elle a cassé quelque chose et je ne sais pas comment je vais contenir la colère de notre communauté », s’est-il interrogé.

Qualifiant cette décision de « désolante », le président du consistoire israélite du Bas-Rhin estime qu’« aucun argument » ne peut la justifier. « À mon sens, c’est le fruit d’un dévoiement inacceptable de politiciens, et non d’hommes politiques. Un homme politique a du courage, un politicien fait des calculs pour travailler à sa réélection », a-t-il commenté, très déçu. « Je le dis ici même, c’est une forme de grande prise de risque de sa part et de la part de la majorité municipale, d’importation du conflit ici dans nos murs », s’est-il inquiété, appelant la maire de la ville « à remettre ce drapeau immédiatement, pour réparer cet affront à la démocratie et à la liberté ».

Le conflit israélo-palestinien a fait plus de 1200 morts des deux côtés de la frontière, depuis le 7 octobre dernier. De plus, 150 otages sont toujours actuellement détenus prisonniers par le groupe terroriste Hamas, selon les chiffres du gouvernement israélien.

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