Entre 1200 et 1500 tracteurs ont convergé le 30 avril à Strasbourg devant le Parlement européen, occasionnant d’importants bouchons, dans l’espoir de peser sur les négociations de la future Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne (UE).
À l’appel de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA) du Grand Est, les convois, principalement venus d’Alsace mais aussi de Lorraine et de la Marne, ont occasionné d’importants ralentissements sur les autoroutes, avant de rallier en fin de matinée la capitale alsacienne.
Ils ont ensuite rejoint la zone du Parlement européen (PE) devant lequel les tracteurs ont longuement et bruyamment défilé, avant de se garer dans des rues voisines. La plupart des tracteurs arboraient des pancartes proclamant « Plus vert, c’est plus cher », « Non à la technocratie, vive le bon sens paysan » ou encore « PAC 2023, la mort de l’agriculture ».
?Manifestation des #agriculteurs près du Parlement Européen à #Strasbourg, contre la nouvelle PAC (Politique agricole commune) qui doit entrer en vigueur en 2023. Une mobilisation à l’appel de la FRSEA (@FNSEA) et des @JeunesAgri de la région Grand Est. #PAC2023 pic.twitter.com/sJHrKQV2fE
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) April 30, 2021
La future PAC « exclut » et « punit »
Des prises de parole de responsables agricoles du Grand Est ont ensuite eu lieu devant le PE, où une tribune avait été installée. Plusieurs fourgons de police étaient positionnés à proximité. Les agriculteurs ont ensuite levé le camp peu après 16H00, provoquant là encore d’importants ralentissements sur les routes et autoroutes alentours.
Une délégation a été reçue dans la matinée par la préfète de région, Josiane Chevalier, puis dans l’après-midi par le président LR de la Région Grand Est, Jean Rottner, a indiqué Corinne Vanverte, directrice de la FRSEA. « On demande beaucoup, de plus en plus à l’agriculture, avec de moins en moins de moyens », a-t-elle estimé, pointant une future PAC qui « exclut » et « punit » au lieu de proposer des « mesures qui encouragent ».
« On a l’impression que la volonté de ‘décroissance agricole’ est plutôt le leitmotiv (…) C’est inadmissible pour nous », a déclaré Eric Thirouin, le président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB).
« On rentre dans un carcan administratif européen (…) dévastateur sur l’économie de nos exploitations », a-t-il estimé, dénonçant notamment les « éco-régimes », ces primes accordées aux agriculteurs participant à des programmes environnementaux plus exigeants et qui seront obligatoires dans la nouvelle PAC. Selon M. Thirouin, cela risque d’aboutir à « un tiers d’aides en moins (…) pour plus de la moitié » des céréaliers français.
« Des contraintes environnementales ubuesques »
« Les contraintes environnementales deviennent tellement importantes et ubuesques qu’elles sont presque impossibles à mettre en œuvre », a renchéri Fabrice Couturier, président de la FDSEA Moselle. « On ne peut pas faire que de l’environnement sans tenir compte de l’économie », a-t-il poursuivi, ajoutant que, si les agriculteurs n’étaient pas entendus, leur « ultime levier, ce sera les choix électoraux » lors des prochaines élections.
Le détail de la future PAC, qui entrera en vigueur en 2023, est en cours de négociation à Bruxelles, où des pourparlers reprennent vendredi dans le cadre d’une « super-trilogue » entre le rapporteur du Parlement européen, la présidence du Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne.
La France travaille sur son plan stratégique national (PSN), déclinaison de la future PAC qu’elle doit présenter en juin à la Commission européenne, à l’instar de ses voisins de l’UE.
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