Rudy Noël était un bistrotier « boute-en-train », toujours plein de projets. Son café l’Estaminet, situé à Vagney dans les Vosges, n’était pas simplement un gagne-pain pour ce père de trois enfants dont le dernier a cinq ans. Pour l’homme de 43 ans, son bistrot était « toute sa vie » et lui permettait d’avoir accès à la vie sociale dont il avait besoin.
Le patron de l’Estaminet s’est donné la mort au sein même de son établissement, fermé à cause de la crise sanitaire comme tous les bars et restaurants. « Il voulait juste travailler. Même s’il comprenait bien les mesures, il vivait très mal la situation, comme tous ses collègues », confie sa sœur Rachel au Parisien.
« Ce qui le laminait, c’était de tourner en rond, ne plus pouvoir occuper ses journées, ne plus voir ses clients, cette impression de flemmarder. Sa vie sociale s’arrêtait », assure cordonnier Alexandre Géhin, président de l’Union des commerçants et artisans de Vagney, qui considérait Rudy comme un « très bon ami ». « On lui aurait proposé : ‘Vous prenez 50 000 euros, mais vous fermez le bar ou vous l’ouvrez, mais bossez gratuitement’, il aurait choisi la seconde option. »
Tous les témoignages recueillis par le quotidien régional vont dans le même sens : Rudy Noël aimait être avec les gens. « Son bar, c’était toute sa vie. C’était un vrai bistrotier. Être privé de sa passion, ça le touchait forcément », témoigne le député Christophe Naegelen qui le connaissait « très bien ». « Il mettait toujours du cœur dans ce qu’il entreprenait, alors ne plus pouvoir le faire, ça lui a brisé le cœur. »
Plusieurs personnes de l’entourage de celui qui était un véritable boute-en-train, toujours prêt à remonter le moral des autres, admettent que le patron de l’Estaminet ne s’est pas suicidé uniquement à cause de la fermeture de son café puisqu’il avait également des « problèmes personnels ».
Toutefois, le contexte des restrictions liées au mesures sanitaires a été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », selon un copain. « Cela a dû accélérer ses tourments », confirme le cousin de Rudy, Jérôme Mathieu.
Le lendemain du suicide du bistrotier, Emmanuel Macron lui a rendu hommage. Ironie du sort, même si Rudy Noël avait voté pour Macron, « c’était un macroniste déçu qui n’hésitait pas à le faire savoir », témoigne un proche. « Alors l’hommage national du président, c’est un petit clin d’œil qui doit le faire rire depuis là-haut. »
Quoi qu’il en soit, les habitants du coin lui ont rendu un hommage émouvant en déposant des gerbes de fleurs avec des petits mots devant le bistrot. Des centaines de personnes ont aussi commenté le message de Nathalie, la femme de Rudy, sur la page Facebook Rudy L’Estaminet Vagney.
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