Après le classement sans suite d’une première plainte par le parquet de Mulhouse dans le Haut-Rhin, la famille de Dinah Gonthier a maintenu jeudi que la jeune fille âgée de 14 ans s’est suicidée car elle était victime de harcèlement scolaire, et annoncé le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile.
« La famille de Dinah Gonthier et son conseil ne conçoivent pas que l’on puisse classer sans suite une enquête inachevée », a indiqué l’avocate de la famille, Me Laure Boutron-Marmion, dans un communiqué publié à dessein ce jeudi, à l’occasion de la journée nationale contre le harcèlement.
« En effet, et outre les nombreux éléments probants que révèlent déjà l’enquête menée jusqu’ici, le parquet n’a pas jugé utile de réaliser les investigations élémentaires qu’a détaillées Me Laure Boutron-Marmion dans une demande d’actes complémentaires transmise le 28 septembre 2022 », poursuit le communiqué.
Une première plainte classée sans suite
Après une première tentative de suicide en mars 2021, Dinah, scolarisée en seconde à Mulhouse, avait été retrouvée pendue au domicile familial de Kingersheim dans la nuit du 4 au 5 octobre 2021.
Sa famille avait porté plainte le mois suivant pour « harcèlement », « homicide involontaire » et « incitation au suicide », pour des faits qui se sont déroulés quand Dinah était en 4e et en 3e. Elle accusait le collège de ne pas avoir réagi à la situation.
Mais le 30 septembre dernier, la procureure de la République de Mulhouse Edwige Roux-Morizot a annoncé que cette plainte avait été classée sans suite, expliquant que « pour le parquet, la mort de Dinah n’est pas consécutive à un harcèlement scolaire » et dédouané l’équipe éducative.
Ni le téléphone de la victime, ni les réseaux sociaux n’ont été exploités
La famille de Dinah regrette que l’exploitation du téléphone de la jeune fille n’ait « pas été réalisée sur toute la période de la classe de 3e, période au cours de laquelle Dinah a pourtant subi les faits de harcèlement précisément dénoncés dans la plainte de sa famille », reprend le communiqué Me Boutron-Marmion.
« Aucune des conversations des élèves sur les réseaux sociaux n’a été exploitée par les enquêteurs malgré les demandes de la famille en ce sens », ajoute-t-elle.
L’avocate annonce donc le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile auprès d’un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Mulhouse, pour « harcèlement moral » et complicité, « provocation au suicide, omission de porter secours et homicide involontaire ».
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