La chambre basse du Parlement suisse a rejeté jeudi une proposition qui visait à autoriser le transfert d’armements fabriqués en Suisse à l’Ukraine.
Ce vote s’est déroulé le jour où le président de la Confédération Alain Berset rencontrait le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le cadre du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) en Moldavie. Les deux dirigeants ont notamment évoqué ce sujet. Le Conseil national a voté contre cette proposition présentée par une commission parlementaire.
« Violer la neutralité »
Jean-Luc Addor, de l’Union démocratique du centre, parti populiste de droite – qui compte le plus de sièges au sein du Conseil national – a affirmé devant le Conseil qu’« accepter cette initiative signifie s’engager en faveur d’un des protagonistes (…) Donc violer la neutralité ». Historiquement, la Suisse, pays de 8,9 millions d’habitants, entretient une position de neutralité. Mais un débat sur ce sujet agite la Suisse depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022.
Ce riche pays – qui ne fait pas partie de l’Union européenne – a adopté toutes les sanctions prises par Bruxelles contre Moscou, estimant qu’elles sont compatibles avec sa neutralité. Malgré les pressions exercées par Kiev et ses alliés, la Suisse a jusqu’à présent refusé d’autoriser les pays qui détiennent des armes fabriquées en Suisse à les réexporter vers l’Ukraine. Lors du sommet de la CPE, Kiev et Chisinau ont insisté auprès des dirigeants européens pour qu’ils les soutiennent davantage contre Moscou.
« Réunion productive avec M. Zelensky »
Le président Berset a affirmé sur Twitter avoir eu une « réunion productive avec M. Zelensky au sujet de la situation sur le terrain, de l’aide humanitaire suisse et de la reconstruction ». Le radio nationale suisse RTS a indiqué que la rencontre avait duré 25 minutes. Les deux dirigeants ont également discuté des avoirs bloqués, du rôle de la Suisse dans le déminage et de la position du pays sur la réexportation d’armes, selon M. Berset.
« Je crois que la position et le rôle de la Suisse sont très bien compris par les Ukrainiens », a-t-il déclaré, ajoutant être prêt à se rendre en Ukraine à tout moment. « Nous appliquons notre loi. Nous avons montré dès le début que nous n’étions pas indifférents à ce qui se passait, (que) nous étions fortement engagés aux côtés de l’Ukraine. »
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