Le verdict se rapproche pour la triathlète Héloïse Courvoisier, malvoyante de naissance, lancée dans la course à la qualification pour les Jeux paralympiques: outre sa place à assurer, elle peaufine les ultimes détails après avoir reconnu en tandem le parcours parisien.
Après un hiver consacré à l’entraînement, elle a repris la compétition le 11 mai, avec une première course à Yokohama, au Japon, terminée sur un bilan en demi-teinte, puis une deuxième le 8 juin à Tarente, en Italie, qu’elle a remportée.
Elle avait choisi l’épreuve italienne de « façon stratégique, pour marquer des points », moins de candidates sérieuses étant présentes, explique la para-triathlète de 26 ans, à l’occasion du neuvième épisode que l’AFP consacre à sa préparation aux Jeux.
« La période de qualification se termine fin juin (…). Après, il y aura un petit temps pour récupérer un peu », avant l’annonce « autour du 10 juillet » des athlètes qualifiées, précise Héloïse.
La qualification en catégorie PVTI
Pour la qualification en catégorie PVTI (personnes atteintes d’une déficience visuelle), les trois meilleurs scores de chaque athlète entre juin 2023 et fin juin 2024 sont pris en compte, chaque championnat, en fonction de sa spécificité, valant un certain nombre de points.
Alors que les neuf premières mondiales seront qualifiées pour les Jeux, Héloïse est actuellement sixième, juste derrière la Française Annouck Curzillat.
Dans le classement, « trois se détachent un petit peu »: l’Espagnole Susana Rodriguez, l’Italienne Francesca Tarantello et l’Allemande Anja Renner. « Après, c’est très dense jusqu’à la 6-7e place », note-t-elle, en soulignant que durant les Jeux, « il peut se passer beaucoup de choses, encore plus sur un parcours comme celui de Paris ».
Lundi, les para-athlètes ont pu « se remettre en tête les pavés, le demi-tour sur les Champs-Elysées », en effectuant en vélo « une bonne partie du parcours » qu’elles avaient déjà repéré l’été dernier lors d’un « test event ».
Le parcours est assez « technique », avec les pavés: « il l’est pour tout le monde, mais d’autant plus en tandem », souligne Héloïse, qui en a profité pour tester son nouveau vélo.
La sportive évolue avec une guide, Anne Henriet, à qui elle est reliée par un lien élastique au niveau de la jambe pour la natation, de la taille pour la course à pied et avec qui elle pédale en tandem pour la partie vélo.
Dans « une bonne dynamique »
« Les premiers tours, on ne les a pas pris à vitesse trop élevée: on avait un peu les yeux sur la mise en place de tout ce qui se passe pour les Jeux. Ça devient de plus en plus concret, comme la tribune installée au pont Alexandre III. C’est assez excitant de pouvoir voir ça d’aussi près. »
Avec sa guide, elle s’estime dans « une bonne dynamique ».
Sur le vélo, « il nous manque un petit truc: on sait ce qu’on a à travailler. Ce sont des choses qu’on a su faire l’an dernier. Il n’y a pas de raison que ça ne revienne pas. (Les Jeux) sont très proches, mais on a encore le temps de continuer à travailler et à progresser », dit la sportive, désormais séparée du triathlète malvoyant Thibaut Rigaudeau.
Sa prochaine course est prévue samedi à Besançon, où sera présent « tout le staff de l’équipe de France en configuration Jeux ». Avant une dernière course le 29 juin à Montréal.
« Forcément, plus on se rapproche, plus la pression peut augmenter. C’est pour ça que c’est important d’avoir des points de passage. On se fixe des objectifs course par course pour atteindre l’objectif final, qui est la qualification dans un premier temps. Et si qualification il y a », ça va s’enchaîner « assez vite », avec notamment les stages de préparation. Avec pour horizon le triathlon paralympique le 2 septembre.
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