FAITS DIVERS

Suspension temporaire de l’imam d’une mosquée marseillaise menacée de fermeture

septembre 10, 2024 8:10, Last Updated: septembre 10, 2024 8:27
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L’imam de la mosquée des Bleuets à Marseille, menacée de fermeture administrative, a annoncé lundi son retrait provisoire, le temps notamment de se former à la laïcité. Une décision qui pourrait ne pas suffire pour les autorités, qui réclamaient son départ définitif.

Afin de « préserver la structure et le travail qui a été fait », « j’ai décidé de me retirer temporairement, le temps de souffler un peu, de reprendre les études, de passer le diplôme universitaire sur la laïcité et à l’issue de l’obtention de ce diplôme, on verra comment ça se passera », a déclaré l’imam Ismail, de son vrai nom Smaïn Bendjilali, français et principal prédicateur de la mosquée depuis 2010.

« Je traverse un drame familial », a ajouté l’imam, lors d’une conférence de presse organisée dans sa mosquée des quartiers Nord de Marseille (13e arrondissement), en référence à la tentative de narchomicide qui a visé son fils fin août.

Cinq jours pour se « séparer définitivement » de l’imam

Ce retrait provisoire permettra-t-il d’éviter la fermeture de la mosquée ? Dans un courrier en date du 4 septembre et dont l’AFP a obtenu copie, le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Édouard Colliex, donnait cinq jours à la mosquée pour se « séparer définitivement de Monsieur Bendjilali, seule mesure capable d’éviter la fermeture du lieu de culte ».

La préfecture de police a fait savoir lundi soir à la presse qu’elle « attend la réponse officielle et écrite de l’association pour lui répondre » et donc prendre sa décision. « Nous considérons que ce sont des mesures suffisantes pour prévenir les troubles à l’ordre public », a estimé de son côté Me Sefen Guez Guez, avocat de l’imam et de la mosquée, assurant que son retour est « conditionné par l’obtention de son diplôme universitaire » et que dans l’attente, il « redeviendra un fidèle parmi les autres ».

« Si l’imam n’est plus là, quel est l’intérêt de fermer la mosquée ? » puisque « les espèces de griefs portent à 90% sur l’imam », a estimé Me Rafik Chekkat, l’autre avocat de la mosquée.

« Propos légitimant la violence »

La mosquée des Bleuets est visée depuis le 20 août par une procédure de fermeture lancée par la préfecture des Bouches-du-Rhône, sur demande du ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, en raison notamment de « propos légitimant la violence ».

Le 2 septembre, des responsables de la mosquée avaient rencontré des représentants de l’État et proposé des « mesures correctives », comme le retrait de certaines publications en ligne. « Non pas que nous les considérions illégales, mais par mesure d’apaisement », avait expliqué Me Chekkat.

Depuis, l’imam a retiré tous ses tweets sur X, à l’exception de l’invitation à cette conférence de presse de lundi soir et d’une interview télévisée d’un de ses avocats. Dans son profil, il pose une question : « qui peut prétendre être imam sans prendre position ?! ».

En parallèle, le préfet avait saisi la justice via un « article 40 » et l’imam sera jugé le 3 octobre pour « apologie du terrorisme », au sujet de publications en lien avec la situation dans la bande de Gaza.

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