En 2007, Georges Soros lançait le think tank européen « European Council on Foreign Relations » (ECFR) pour jouer le rôle de lobby au sein de l’Union européenne. Sur le modèle de l’Open Society, l’ECFR fait la promotion d’une vision progressiste et mondialiste de la société au sein des élites mondiales. Ce que l’on sait moins, c’est que l’on retrouve au sein de son conseil d’administration, des personnalités publiques françaises de premier plan, dans la politique, la recherche, la diplomatie ou encore les médias.
L’ECRF a été créé en 2007 pour conduire « des travaux de recherche et promeut à travers l’Europe un débat éclairé sur le développement d’une politique étrangère européenne efficace, cohérente et porteuse des valeurs européennes », peut-on lire sur leur site.
On retrouve parmi son Conseil d’administration plusieurs noms connus en France: Sylvie Goulard, Bruno Le Maire, Pierre Moscovici (récemment nommé à la Cour des comptes par Emmanuel Macron), Clément Beaune (conseiller Europe du président), Sylvie Kauffmann, directrice éditoriale du journal Le Monde ou encore Claude Guibal, grand reporter de France Inter. On y retrouve aussi des ambassadeurs français, des représentants français à l’ONU, des économistes, des directeurs de recherche, des politiciens français, etc. (Retrouvez ici la liste des participants français de son Conseil d’administration.)
Derrière l’ECRF, se trouve en fait le philanthrope Georges Soros qui a parrainé sa création et y a injecté des fonds. Le milliardaire américain d’origine hongroise, adepte de l’ouverture des frontières et du multiculturalisme, a notamment contribué à la campagne de Hillary Clinton en 2016 (à hauteur de 7 millions de dollars) et est un fervent opposant au conservateur Donald Trump.
L’ECRF a des objectifs identiques à l’Open Society: imposer une vision progressiste aux sociétés
Dans un discours prononcé en 2018, Georges Soros considérait «personnellement l’Union européenne comme l’incarnation de l’idée de l’Open Society ». L’Open Society Foundations, créée George Soros en 1984, finance des ONG, associations et campagnes de mobilisation mondiales. Cette fondation est «une association volontaire d’États égaux qui se sont réunis en sacrifiant une part de leur souveraineté pour le bien. L’idée de l’Europe en tant que société ouverte continue de m’inspirer » avait ajouté lors de son discours le milliardaire.
Avec l’aide d’une multiplicité de fondations et d’associations financées et implantées dans plus de 100 pays, George Soros est parvenu en quelques années à imposer sa vision d’une « société ouverte » dans les démocraties occidentales. Selon Valeurs Actuelles, il aurait l’oreille de nombreux dirigeants européens: « Un soft power d’une redoutable efficacité qu’il exerce en promouvant officiellement les droits de l’homme, la liberté de l’individu, la justice sociale, la lutte contre le réchauffement climatique, la gouvernance démocratique, etc ».
Mais à côté de financements pour l’éducation ou les droits de l’homme, l’Open Society défend une vision très politique d’une société progressiste en finançant massivement des associations qui militent pour la suppression des frontières, l’arrivée massive de migrants, la promotion de l’euthanasie, la dépénalisation de la drogue, la promotion de l’avortement et des LGBT+, les mouvements écologistes radicaux, etc. tout ce qui divise et fracture, notamment la France, aujourd’hui.
Des exemples récents d’influence au sein des démocraties européennes
Les exemples de lobbying de l’ECFR sont très nombreux, il suffit de consulter son site et ses publications. À chaque fois, il s’agit de s’opposer aux idées conservatives et aux traditions des pays, et de faire la promotion du progressisme, du multiculturalisme, du multilatéralisme, du mondialisme, etc. à travers des fonds versés aux ONGs, élites politiques et médiatiques, etc.
Le 9 octobre 2018, grâce à ses réseaux, le financier américain a réussi à placer au sein de la Cour européenne des droits de l’homme, des juges défendant les principes du libre-échange et du « sans frontiérisme ». En investissant dans les petits pays européens, Soros a permis, par exemple, de placer deux des trois candidats proposés par l’Albanie. Il s’avère qu’ils avaient occupé de hautes fonctions au sein de l’Open Society. Plusieurs autres juges de la Cour Européenne des droits de l’homme étaient déjà acquis à la cause de l’Open Society – ils sont maintenant dans une des institutions à la tête de l’Europe.
À une échelle plus locale en France, l’association islamiste Alliance Citoyenne a reçu 80.000 dollars de la fondation du milliardaire. Cette association était notamment responsable en juin 2019 des ‘opérations burkini’ dans les piscines municipales à Grenoble, promulguant le voile islamiste comme une libération de la femme et une cause du féminisme.
Autre fait récent, selon une enquête réalisée par l’ECFR et publiée lors de la campagne électorale en Pologne, les opinions de la majorité des Polonais sur « des questions comme la politique de l’Union européenne, Donald Trump, l’avenir des finances publiques et même les droits des personnes LGBT », seraient selon l’ECFR en contradiction avec ce que pensent la majorité des partisans de Droit et Justice (PiS). Pourtant, lors des élections du 13 octobre 2019, c’est bien le parti conservateur nationaliste PiS, qui a remporté haut la main les élections législatives en obtenant la majorité absolue pour un nouveau mandat de quatre ans, donné par les urnes.
Le cas de l’éviction de Sylvie Goulard de la Commission européenne
On ne pourra aussi qu’apprécier le sort de la candidature de Sylvie Goulard, proposée par Emmanuel Macron à la tête du gros portefeuille de défense des intérêts européens dans le Marché Unique au sein de la Commission européenne et membre du conseil d’administration de l’ECFR.
Selon Franceinfo, alors qu’elle était eurodéputée Modem, Mme Goulard était aussi rémunérée par l’Institut Berggruen, à hauteur de plus de 10.000 euros brut par mois. Cet institut a été fondé par le milliardaire germano-américain Nicolas Berggruen – défenseur d’une « mondialisation heureuse » et soutien de Emmanuel Macron lors des élections présidentielles en France.
Les députés européens devant valider sa nomination, lui avaient demandé de clarifier ses relations avec l’Institut Berggruen, affirmant que son fondateur a « des liens financiers forts avec des zones économiques en concurrence » avec l’Union européenne, comme la Chine ou la Californie. La nomination de Sylvie Goulard à la tête de la défense des intérêts européens dans le Marché Unique européen aurait évidemment posé des questions de conflits d’intérêts et de souveraineté des pays européens.
La candidature de l’ancien eurodéputé Modem s’était d’ailleurs finie par un fiasco le 10 octobre avec un rejet de 82 voix contre 29. « Je ne comprends pas ce qui s’est joué » avait commenté le président Emmanuel Macron, un des leaders mondial du progressisme. Pas d’inquiétude pourtant pour sa candidate, elle va reprendre son poste de second sous-gouverneur à la Banque de France, payé 20.000 euros par mois.
Des questions pour l’avenir
Si on peut voir les premières failles dans la stratégie progressiste des élites mondiales en Europe, on peut aujourd’hui se poser la question de la présence de membres du gouvernement français, d’acteurs de la recherche, de la diplomatie ou des médias français, au sein d’un think tank comme l’ECFR, défendant des positions politiques souvent opposées au souhait des démocatries.
Quelles influences les visions de l’ECFR ont-elles et ont-elles eu dans les choix politiques en France, dans le traitement de l’actualité ou dans les relations diplomatiques, scientifiques ou entrepenariales en France ? Quelles autres personnalités influentes des différents domaines de la société sont impliquées par ce biais idéologique extérieur aux intérêts de la France ?
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