Le gouvernement allemand a soutenu lundi une approche pragmatique de la transition en Syrie, après le refus vendredi du nouvel homme fort de Damas de serrer la main à la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock.
Les images de l’accueil sans contact physique réservé par Ahmad al-Chareh à la cheffe de la diplomatie allemande ont fait le tour des réseaux sociaux.
Comme il est d’usage pour certains musulmans rigoristes, le dirigeant islamiste l’a saluée en posant sa main sur sa poitrine, après avoir attrapé du bout des doigts celle de son homologue français Jean-Noël Barrot.
Europese ministers lopen nu de deur plat bij de #IS-leider v/ #Syrië al-Julani en krijgen onmiddellijk lik op stuk. De islamfundamentalist in kostuum geeft wel een hand a/ Frans minister Barrot maar niet a/ Duits minister Baerbock want zij is een vrouw… pic.twitter.com/PiQmKfugSH
— Filip Dewinter (@FDW_VB) January 4, 2025
Plaider le droit des femmes
Ce geste a eu un écho particulier au moment où Mme Baerbock venait à Damas plaider le droit des femmes.
« Cela montre à qui nous avons affaire en ce moment », a réagi un porte-parole du ministère, Christian Wagner, interrogé lundi lors d’un point presse régulier. « Nous ne pouvons pas parler uniquement à des gens, à l’échelle mondiale, dont nous partageons entièrement toutes les valeurs et tous les points de vue », a-t-il cependant défendu.
Si « de très nombreuses questions se posent désormais sur la direction » que va prendre Damas, « l’intérêt de l’Allemagne et de l’Europe » est d’« accompagner le processus » de transition et d’« exprimer clairement nos attentes », a-t-il encore dit.
Annalena Baerbock avait elle-même brièvement réagi à l’épisode, expliquant vendredi à des journalistes : « dès mon arrivée, j’ai compris qu’il n’y aurait pas de poignée de main ordinaire. »
Selon Der Spiegel, les deux chefs de la diplomatie en avaient été informés par leurs interlocuteurs syriens en amont de la visite et avaient désapprouvé ce protocole. L’hebdomadaire ajoute que lorsque Ahmad al-Chareh a finalement tendu la main au seul ministre français, la poignée de main s’est faite « du bout des doigts ».
De son côté, le ministre français a souligné dimanche qu’il aurait « préféré » que le nouveau dirigeant syrien accepte de serrer la main de son homologue allemande, tout en estimant que ce n’était pas « l’objet » de la visite.
La visite à Damas des deux ministres était la première à ce niveau entre des responsables des grandes puissances occidentales et celui qui a pris les rênes du pays le 8 décembre, après la fuite du Président Assad.
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