Une « centaine de Français » se trouvaient dans le fief rebelle d’Idleb en Syrie avant la chute de Bachar al-Assad dimanche et suscitent « la principale préoccupation » des autorités françaises, a annoncé mardi le procureur antiterroriste Olivier Christen.
« Ce que nous savons sur cette zone-là, c’est qu’il y a une grosse centaine de Français qui étaient dans la poche » d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a-t-il déclaré au micro de RTL, précisant qu’il s’agissait de « jihadistes combattants ». « C’est ceux sur lesquels il y a la principale préoccupation aujourd’hui, ceux sur lesquels nous sommes attentifs sur ce qu’ils vont faire », a-t-il ajouté.
Après la chute de #BacharelAssad, des milliers de personnes libérées des prisons : « Une centaine de Français, des djihadistes combattants »
Olivier Christen, procureur national antiterroriste, invité de @ThomasSotto dans #RTLMatin pic.twitter.com/FIOYXKWZBa
— RTL France (@RTLFrance) December 10, 2024
« Parmi les combattants qui ont renversé le régime de Bachar el-Assad en moins d’une semaine, figurent des jihadistes français issus de la mouvance Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ainsi que de la brigade d’Omar Omsen » ou Omar Diaby, considéré comme le recruteur de dizaines de jihadistes, a précisé le procureur antiterroriste dans un entretien au journal Le Figaro.
« Une cinquantaine appartiendrait, en effet, à la brigade d’Omar Omsen et une trentaine de la mouvance dirigée » par Abou Mohammad al-Jolani, à la tête de HTS, a détaillé M. Christen, qui dénombre également « une trentaine de femmes » présentes à Idleb. « Nous ne savons pas exactement combien de ces combattants ont participé à l’assaut de Damas et dans quelle proportion », a-t-il encore dit au Figaro.
« 1500 Français » sont partis faire le jihad dans les années 2000
Selon le procureur national antiterroriste, « sur les 1500 Français » partis faire le jihad dans les années 2000, 390 sont revenus en France, 500 sont décédés, « une grosse centaine » était dans la poche d’Idleb, « environ 150 » étaient détenus ou retenus dans le nord-est syrien et en Irak et 300 sont « disparus ». « Il y en a qui probablement ont rejoint des rangs de façon clandestine mais pour l’instant, il n’y a pas de trace immédiate », a relevé M. Christen sur RTL.
Entamée le 27 novembre, une offensive éclair de groupes rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a mis fin dimanche au régime de Bachar al-Assad après 13 ans de guerre civile. « Une trentaine de personnes apparaissent être plutôt rapprochées du HTS et ont peut-être rejoint les rangs combattants même si on les connaissait davantage comme des individus plus investis dans les opérations de financement », a indiqué le procureur antiterorriste.
Dès la chute du président Assad, le 8 décembre, après 24 ans à la tête du pays, rebelles et civils se sont rués vers les prisons pour libérer les détenus, d’autres ont enchaîné les célébrations.
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