Près de 20 civils sont morts lundi dans des bombardements à Idleb, dont 13 lors de frappes du régime sur un marché de cette région syrienne, secouée par les plus violents combats avec les rebelles et jihadistes en trois mois de trêve.
Ailleurs dans le pays, au moins 11 civils, dont huit enfants de moins de 15 ans, ont été tués dans des bombardements turcs sur une ville du nord sous contrôle kurde, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
La complexité de la guerre en Syrie
Ces drames séparés illustrent la complexité de la guerre en Syrie qui implique une multitude de groupes armés et de puissances étrangères et a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes depuis 2011.
Dans le nord-ouest, 19 civils ont été tués dans des raids du régime ou de son allié russe sur la province d’Idleb, dominée par les jihadistes, selon l’OSDH. Les frappes ont notamment visé un marché de Maaret al-Noomane, faisant 13 morts, d’après l’Observatoire.
Devant les rideaux de fer tordus et déchiquetés des boutiques, des corps ont été extirpés des décombres et transportés dans des ambulances, selon un correspondant de l’AFP.
Ailleurs dans la province, quatre civils ont été tués dans des raids russes, selon l’Observatoire, dont une femme et ses deux enfants qui rendaient visite à un proche dans une prison touchée par un bombardement, qui a aussi entraîné des évasions.
La province d’Idleb est dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d’Al-Qaïda. Cette région, et des secteurs adjacents des provinces d’Alep, Hama et Lattaquié, échappe toujours dans sa vaste majorité au régime.
Des combats féroces
Depuis samedi, des combats féroces opposent les forces du régime aux factions rebelles et jihadistes dans le sud-est d’Idleb, d’après l’Observatoire.
Ces dernières 48 heures, 54 membres des forces du régime et 47 combattants du camp adverse ont été tués, selon l’OSDH. Ces affrontements sont les plus violents depuis l’entrée en vigueur fin août d’un fragile cessez-le-feu dévoilé par Moscou, d’après l’OSDH.
Entre fin avril et fin août, Idleb avait été pilonnée sans répit. L’offensive a tué près d’un millier de civils, selon l’Observatoire, et déplacé plus de 400.000 personnes, d’après l’ONU. Depuis le début de la trêve, plus de 180 civils, dont 47 enfants, sont morts dans les bombardements, selon l’OSDH.
Dans la province voisine d’Alep, à Tal Rifaat, ville sous contrôle kurde, au moins 11 civils, dont huit enfants âgés de moins de 15 ans, ont été tués dans des tirs d’artillerie turcs au moment où ils sortaient d’une école, selon l’OSDH.
Dans un communiqué, le Conseil démocratique syrien, branche politique des forces kurdes, a condamné l’attaque affirmant que « l’objectif est d’intimider et de terroriser les habitants en vue de les déplacer (…) et de poursuivre le processus de changement démographique » dans la région.
La Turquie avait lancé le 9 octobre une offensive majeure en Syrie pour éloigner de sa frontière les combattants kurdes. Pour se protéger, les Kurdes, qui contrôlaient plus du quart du territoire syrien avant l’offensive, ont amorcé un rapprochement avec le régime et la Russie.
Moscou a négocié un cessez-le-feu en contrepartie de patrouilles conjointes et du retrait des forces kurdes de la frontière. Mais les affrontements sporadiques se poursuivent.
Dans un incident séparé, trois soldats russes ont été blessés lundi par un engin explosif au cours d’une patrouille le long de la frontière près de Kobané, a annoncé Moscou.
Le déploiement des troupes russes
Par ailleurs, les troupes russes se sont déployées lundi dans la ville d’Amouda et ses environs, selon l’OSDH. Ce déploiement est prévu par un accord entre kurdes et russes, qui concerne également les villes de Tal Tamr et Ain Issa, avait indiqué dimanche le chef des forces kurdes, Mazloum Abdi.
Des soldats syriens sont déjà déployés dans ces secteurs depuis octobre.
Lundi, le président Bachar al-Assad a reçu l’envoyé spécial russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev. Ils ont estimé que la « stabilité » et la « sécurité » des régions sous contrôle kurde passaient par « un retour du contrôle de l’Etat » dans ce secteur, selon un communiqué de la présidence syrienne.
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