Les proches d’otages druzes enlevés par le groupe Etat islamique (EI) dans la province syrienne de Soueida manifestent vendredi pour inciter les autorités à intensifier leurs efforts en vue de leur libération, a-t-on appris de sources concordantes. Fin juillet, l’EI avait mené assauts coordonnés et attentats suicide dans plusieurs localités de la province méridionale de Soueida, faisant plus de 250 morts, un des bilans les plus lourds depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Une trentaine de personnes, notamment des femmes et leurs enfants, avaient été enlevés par le groupe djihadiste après ces attaques contre la communauté druze, majoritaire dans cette province. Depuis, deux otages ont été exécutés par les djihadistes: une jeune femme de 25 ans, dont la mort a été annoncée mardi, et un étudiant, décapité en août. Une femme de 65 ans est aussi morte en détention.
Le sit-in a commencé mercredi devant le bâtiment du gouvernorat de la province de Soueida, dans la ville éponyme, au lendemain de l’annonce de l’exécution de la jeune femme. Il se poursuit vendredi au même endroit. Les manifestants « réclament l’intervention immédiate du gouvernement pour la libération des otages », a indiqué à l’AFP le journaliste Nour Radwan, qui dirige Soueida24, un média syrien local en ligne.
Des proches participent au rassemblement, mais aussi des habitants venus exprimer leur solidarité. « Nous exigeons le retour des kidnappés. Ce n’est pas grand chose », a indiqué à l’AFP un militant qui prenait part au sit-in, sous le couvert de l’anonymat. Les tentatives de médiation menées auprès des ravisseurs, par la Russie et le régime syrien, avec l’implication de représentants des familles ou de hauts dignitaires druzes, ont toutes échoué jusqu’à présent.
L’organisation ultra-radicale réclamerait une rançon d’un million de dollars (870.000 euros) pour chacun des 27 otages encore en vie, l’arrêt d’une offensive du régime contre l’EI dans une zone désertique de la province de Soueida, et la libération d’une quarantaine d’épouses de djihadistes, selon M. Radwan. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a évoqué des demandes similaires.
L’EI n’a jamais revendiqué les enlèvements ni les exécutions mais les familles des détenus ont reçu des photos et vidéos envoyées par les djihadistes sur leurs téléphones confirmant leur détention ou leur mort, affirment des sources locales.
D.C avec AFP
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