Le Tadjikistan a annoncé aujourd’hui interdire de pratique tous les imams formés à l’étranger, dernière mesure prise par les autorités de ce pays d’Asie centrale majoritairement musulman pour lutter contre la radicalisation.
« Le Comité pour les Affaires religieuses a initié une procédure de licenciement de tous les imams de mosquées qui avaient reçu leur formation religieuse à l’étranger », a déclaré à l’AFP par téléphone un membre de ce comité auprès du gouvernement tadjik.
Tous les imams formés à l’étranger seront démis de leurs fonctions dans les deux semaines et remplacés immédiatement par d’autres formés dans le pays, a-t-il précisé.
Il n’existe aujourd’hui qu’un seul établissement qui forme des imams dans ce pays de 8,3 millions d’habitants.
Depuis 2015, les autorités tadjikes ont pris plusieurs mesures fortes pour lutter contre la radicalisation religieuse dans cette ex-république soviétique : elles ont ainsi obligé les hommes à se raser la barbe et mènent une campagne contre le port du hijab, notamment s’il est de couleur foncée.
Ces dernières années, une vingtaine de dirigeants de mosquées, dont la majorité avaient étudié dans des établissements étrangers, ont été « traduits devant la justice et condamnés pour implication dans des activités religieuses extrémistes », a expliqué le membre du Comité pour les Affaires religieuses interrogé par l’AFP.
Cette année, le gouvernement a également lancé une campagne visant à encourager les femmes tadjikes à préférer les vêtements traditionnels, de couleur vive, au hijab et autres vêtements islamiques « étrangers ».
A la tête du pays depuis les années 1990, le président Emomali Rakhmon a fait de la lutte contre l’intégrisme religieux une priorité au Tadjikistan, où une sanglante guerre civile entre le pouvoir pro-communiste et des rebelles islamistes a fait plus de 100.000 morts entre 1992 et 1997.
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