La Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé jeudi une série de mesures pour stimuler une économie en perte de vitesse.
Voici les principales actions annoncées:
Depuis mars 2016, la BCE maintenait ses taux directeurs à leur plancher historique, sans exclure de les abaisser de nouveau tant que leur niveau n’était pas jugé contre-productif pour l’économie. C’est ce qu’elle a donc décidé de faire jeudi, en visant le taux « de dépôt » frappant les liquidités excédentaires des banques.
Déjà négatif, il a été porté de -0,40% à -0,50%, soit 10 points de base en moins, tandis que l’institution a laissé la porte ouverte à d’autres baisses de taux.
L’idée est de dissuader plus vigoureusement les banques de laisser leur excès de trésorerie au guichet de la BCE et des banques centrales nationales en zone euro, pour les encourager plutôt à les prêter aux ménages et aux entreprises.
La BCE n’a en revanche pas touché à son taux « de refinancement », naguère son principal instrument, qui permet aux banques de se financer sur une semaine et campe à 0% depuis trois ans.
Tandis que les banques disent souffrir des taux négatifs, qui rognent leurs marges, la BCE a décidé de compenser ces effets défavorables.
Ce dispositif à deux niveaux, dénommé « two-tier system », prévoit qu’une partie des liquidités excessives des banques seront exemptées du taux de dépôt négatif, tout comme le sont déjà les réserves constituées obligatoirement par les établissements auprès des banques centrales pour faire face à d’éventuels importants retraits par leurs clients.
Il y aura donc un volume bien plus grand de liquidités exemptées de taux négatif et rémunérées à 0%. Ce volume représentera à compter de novembre six fois le montant des réserves obligatoires, ce multiplicateur étant susceptible d’être modifié par la suite par la BCE.
Pour 2018, le poids des taux négatifs pour les banques a été estimé à 7,5 milliards d’euros, principalement supporté par les banques allemandes et françaises. Avec le nouveau système plus favorable, la facture devrait être ramenée l’an prochain à 4,7 milliards d’euros, selon les calculs de l’AFP validés par des sources bancaires européennes.
Mesure faisant le plus débat, la BCE a réactivé les rachats de dette publique et privée, une puissante arme anti-crise baptisée « QE » pour « Quantitative Easing » qu’elle avait déployée entre mars 2015 et fin 2018.
Pendant cette période, l’institution a acquis environ 2.600 milliards d’euros de dette et continue à réinvestir ce stock pléthorique de titres à leur échéance, pour maintenir de bonnes conditions financières sur les marchés.
La BCE a annoncé une reprise de ces rachats de dette publique et privée, à raison de 20 milliards d’euros par mois à compter de 1er novembre et « aussi longtemps que nécessaire », financés par de la création de monnaie.
Le sujet reste délicat, en particulier en Allemagne où la Cour constitutionnelle doit encore se prononcer sur la validité du « QE ». Des eurosceptiques veulent faire établir qu’à travers cet outil, la BCE a violé l’interdiction de financer les Etats. En décembre 2018, la Cour de justice européenne, saisie par le juge suprême allemand, avait estimé le dit programme conforme au droit européen.
Enfin la BCE a confirmé le lancement d’une troisième série de prêts géants à taux très avantageux, dont la première vague interviendra le 19 septembre.
Les conditions d’octroi de ces prêts ont été assouplies: le taux d’intérêt facturé pourra au mieux égaler celui sur les dépôts, soit un taux négatif de -0,50%, au-lieu de se situer 10 points de base au-dessus, comme indiqué auparavant. Les échéances de ces prêts ont été prolongées de deux à trois ans.
Entre 2014 et 2016, elle avait déjà offert aux banques la possibilité d’emprunter d’énormes liquidités dans le cadre des programmes « TLTRO » I et II, à condition qu’elles prêtent à leur tour cet argent aux ménages ou aux entreprises. Les banques, en particulier les membres les plus fragiles du secteur en Italie, avaient sauté sur l’occasion.
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