INTERNATIONAL

Tchad : l’arrivée au pouvoir du Président Idriss Déby Itno à son décès

avril 20, 2021 15:20, Last Updated: avril 21, 2021 11:01
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Le Président tchadien Idriss Déby Itno est décédé à l’âge de 68 ans des suites de blessures reçues au combat contre des rebelles dans le nord, dirigeait le pays d’une main de fer depuis 30 ans.

Le porte-parole de l’armée a annoncé le 20 avril sur la télévision d’État que le Président Idriss Déby Itno est décédé des suites de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord durant le week-end.

Un conseil militaire dirigé par un des fils du défunt président, le général quatre étoiles et commandant de la garde présidentielle Mahamat Idriss Déby Itno âgé de 37 ans, est mis en place pour remplacer le Président tchadien.

Élu Président en 1996

Le 1er décembre 1990, Idriss Déby, un ancien proche du président Hissène Habré, entré en dissidence armée, s’empare du pouvoir après l’entrée de ses troupes dans N’Djamena. Hissène Habré fuit et se réfugie au Sénégal. M. Habré sera définitivement condamné en 2017 à Dakar à la prison à vie pour crimes contre l’humanité par un tribunal spécial africain.

En 1996, après une « transition démocratique », Idriss Déby est élu Président lors du premier scrutin pluraliste et accueille une partie de ses adversaires au gouvernement.

En 2003, le Tchad devient pays producteur de pétrole, inaugurant son premier complexe pétrolier dans le bassin de Doba (sud). À partir de 2005, le régime est menacé par des offensives rebelles, notamment en 2008, lors d’une attaque parvenue aux portes du palais présidentiel, repoussée grâce à un soutien français.

-Le président tchadien Idriss Deby Itno lors d’un rassemblement électoral à N’Djamena, au Tchad, le 13 mars 2021. (Photo : Renaud Masbeye Byobeye/AFP via Getty Images.)

En 2013, le Tchad envoie ses troupes combattre les jihadistes dans le nord du Mali lors de l’intervention française Serval. En 2015, face à la menace des djihadistes nigérians de Boko Haram, il envoie ses troupes au Nigeria pour les chasser de plusieurs localités et initier une riposte militaire régionale. N’Djamena subit plusieurs attentats suicide meurtriers revendiqués par Boko Haram.

Élections législatives repoussées

Les élections législatives prévues en 2015 sont maintes fois repoussées, d’abord au nom de la lutte antiterroriste, puis en raison du coronavirus. En 2017, le Tchad participe à la création de la force antidjihadiste de l’organisation régionale G5 Sahel (comprenant également la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger), avec l’appui de la France.

Le président français Emmanuel Macron et le président tchadien Idriss Deby passent en revue les troupes à son arrivée à l’aéroport international de N’Djaména le 22 décembre 2018. (Photo  :  Ludovic MARIN /AFP via Getty Images.)

En avril 2018, le Tchad adopte une nouvelle Constitution controversée instaurant un régime présidentiel. En février 2019, une colonne rebelle venue de Libye pour tenter de renverser lePrésident est stoppée par des bombardements français sur demande de N’Djamena.

Le Président français Emmanuel Macron accueille lePrésident tchadien Idriss Déby à l’Elysée à Paris le 29 mai 2018 avant une conférence internationale sur la Libye. Photo de Ludovic MARIN /AFP via Getty Images.

Grande offensive contre le groupe Boko Haram

En mars 2020, l’armée déclenche une grande offensive contre le groupe Boko Haram pour venger la mort d’une centaine de ses soldats dans la zone du lac Tchad. Pour célébrer cette victoire, le Président Déby est élevé au titre de maréchal du Tchad le 11 août 2020, lors du 60e anniversaire de l’indépendance.

Le 28 février 2021, une sanglante tentative d’arrestation par l’armée d’un candidat à la présidentielle se solde par la mort d’au moins trois personnes. Le lendemain, l’opposant « historique » d’Idriss Déby, Saleh Kebzabo, retire sa candidature, accusant le Président d’intimider ses rivaux par l’usage de la force.

Accusé de réprimer toute opposition

Le pouvoir est accusé de réprimer toute opposition en interdisant les rassemblements de partis ou de mouvements de la société civile qui réclament « une alternance au pouvoir ». Le 11 avril, les Tchadiens votent à la présidentielle. Le maréchal-Président Idriss Déby Itno brigue un 6e mandat qu’il est assuré de remporter face à six candidats sans envergure, après avoir écarté les rares ténors d’une opposition divisée. Le même jour, un groupe rebelle, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), lance une offensive depuis ses bases arrières en Libye.

-Les partisans du président sortant du Tchad Idriss Deby assistent à un rassemblement de campagne présidentielle le 8 avril 2016 au stade Ndjamena. Photo Issouf Sanogo /AFP via Getty Images.

Réélu avec 79,32% des suffrages

Le 19 avril, l’armée affirme avoir tué plus de 300 rebelles et perdu cinq militaires dans des combats, le pouvoir assurant que la situation est sous contrôle. L’instance électorale nationale annonce qu’Idriss Déby Itno a été réélu avec 79,32% des suffrages exprimés à la présidentielle.

 

 

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