Telus a annoncé des partenariats avec les rivaux européens de Huawei, notamment la finlandaise Nokia et la suédoise Ericsson, pour le développement de son réseau sans fil 5G, quelques heures seulement après que la BCE Inc. (Bell Canada) a déclaré qu’elle s’associait avec Ericsson.
Cette semaine, l’entreprise suédoise de télécommunications d’Ericsson déclarait renforcer ses liens avec BCE Inc. pour la technologie 5G sans fil mobile et fixe. Cette alliance porte un coup majeur aux ambitions du géant chinois des télécommunications Huawei de devenir un acteur important dans l’infrastructure 5G du Canada.
Cette décision intervient alors qu’Ottawa n’a pas encore annoncé si elle permettra à Huawei de participer à l’infrastructure 5G du pays, un point de discorde avec les alliés du Canada qui craignent que leurs données partagées ne soient compromises si l’entreprise accède au réseau canadien. Washington, au nom d’inquiétudes pour la sécurité nationale, avertit ses partenaires que les États-Unis pourraient limiter le partage de données s’ils autorisaient Huawei à faire partie de leur infrastructure 5G.
Rogers a été la première des sociétés de télécommunications canadiennes à annoncer qu’elle n’utilisera pas Huawei dans son réseau 5G. L’année dernière, le vice-président de Rogers a précisé dans une interview à Bloomberg que Huawei constituait une trop grande menace pour le Canada et devrait être banni des réseaux 5G du pays.
Telus avait précédemment annoncé qu’il utiliserait Huawei pour son réseau 5G, malgré l’incertitude quant à savoir si le gouvernement fédéral autorisera Huawei à participer aux réseaux 5G du Canada.
Dans son annonce de mardi, BCE a déclaré qu’Ericsson sera son fournisseur pour les équipements de réseau d’accès radio, qui a été l’une des principales lignes de produits de Huawei au Canada.
Un récent sondage de l’Institut Angus Reid indiquait que 80 % de la population canadienne se méfie de la Chine, un grand nombre veulent interdire la participation de Huawei dans l’implantation de la 5G au Canada. En décembre 2019, le sondage de l’Institut indiquait 69 % des Canadiens ne voulaient pas du réseau Huawei dans le pays. Depuis, il y a eu une baisse de plus de 10 points de soutien pour le réseau.
Trois des alliés du Canada dans l’alliance de renseignement Five Eyes – l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis – ont interdit à Huawei de participer à leurs réseaux sans fil de cinquième génération, et The Telegraph a rapporté que le Royaume-Uni prévoit de réduire à zéro la participation de Huawei à sa 5G d’ici 2023.
L’année dernière, les États-Unis ont mis Huawei et 114 filiales sur une liste noire commerciale, interdisant aux entreprises américaines de faire des affaires avec la société. En mai, ils ont renforcé ces restrictions en empêchant l’entreprise d’acquérir auprès de fabricants de puces mondiaux des semi-conducteurs essentiels qui alimentent ses téléphones intelligents et ses équipements de télécommunications.
Opérations canadiennes
Huawei a commencé à étendre ses activités au Canada à la fin des années 2000 et a reçu un soutien gouvernemental, notamment plus de 22 millions $, soit 19,4 € de subventions du gouvernement de l’Ontario tout au long des années 2010 ainsi que des crédits d’impôt du gouvernement fédéral pour les dépenses de R&D (Recherche et développement) au Canada.
L’entreprise investit également des dizaines de millions d’euros dans la recherche universitaire au Canada, contre l’avis d’experts en sécurité. Un article du Globe and Mail a révélé que dans de nombreux cas, les recherches financées en partie par le public canadien dans ces universités finissent par constituer une propriété intellectuelle pour Huawei.
Sous la pression croissante du gouvernement américain, Huawei a annoncé à la fin de l’année dernière qu’elle transférait la totalité de son centre de recherche des États-Unis au Canada.
Sous le couvert de l’anonymat, Mary Liu (pseudonyme), une ancienne employée de haut rang de la société à Toronto, affirme que l’activité de Huawei au Canada est très rentable par rapport à ses activités dans d’autres pays et que la société a négocié un régime fiscal favorable avec le gouvernement. Cette dernière souhaite garder son identité privée pour éviter les représailles de Huawei et du régime chinois.
Mme Liu et d’autres anciens employés se sont exprimés auprès d’Epoch Times pour dire que le personnel expatrié transféré de Chine à Huawei Canada, soit environ 10 % du personnel du siège de Toronto, est tenu de participer à ce que l’on appelle les sessions d’étude du Parti communiste chinois tous les samedis matin.
De plus, tout le personnel, dont les expatriés et les locaux, doivent adhérer à la « culture du loup » de l’entreprise, promue par le fondateur Ren Zhengfei, qui s’inspire de son expérience dans l’armée chinoise. L’objectif est de faire en sorte que tous les employés acceptent l’intrépidité et la nature sanguinaire des loups affamés lorsqu’ils poursuivent les intérêts commerciaux de l’entreprise, tout en étant résistants et en travaillant en équipe dans des conditions difficiles.
Huawei proclame sans honte que l’entreprise vénère et adopte un environnement de travail agressif et impitoyable connu sous le nom de « culture du loup ».
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