Bryan, 21 ans, est l’un des aînés d’un couple qui sera jugé en janvier 2023 pour violences et carences éducatives sur leurs dix enfants à Noyelles-sous-Lens dans le Pas-de-Calais. Le jeune homme a témoigné sur BFMTV et TF1 de ce qu’il a vécu et des raisons pour lesquelles il a porté plainte contre ses parents.
« J’ai vécu beaucoup de violences physiques, beaucoup de violences verbales », témoigne avec courage Bryan Rouzé à la caméra de BFMTV. « Je suis l’un des enfants qui a le moins vécu toutes ces violences, et je suis l’un des enfants qui a peut-être le plus vu l’acharnement des parents envers ces enfants. »
À 21 ans, le jeune homme a décidé de porter plainte contre ses parents suite à une bagarre qui a éclaté au domicile fin août 2022. La cible était l’un de ses frères, âgé de 16 ans. Dès le lendemain, il a pris la décision de faire appel à des assistantes sociales « pour sortir les enfants de là ».
Par cette action, même si « porter plainte contre ses parents, c’est très difficile », Bryan s’assure que sa hantise ne devienne pas réalité, confie-t-il à TF1 : « Un jour, on va m’appeler et me dire que mon petit frère de six ans est mort à la suite d’un coup ».
Noyelles-sous-Lens: « Quand un enfant part de la maison, ils en font un autre pour ne perdre aucune somme d’argent », dénonce l’un des fils pic.twitter.com/9k4KtUCZ8v
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Des coups et des insultes en tout genre
Le jeune homme décrit la diversité des coups reçus par les enfants de la famille : « Des coups de pieds, des coups de poings, des coups de bâtons, des coups de fouet – même si on coupait les cordes, on se faisait taper avec le bâton – des coups de raclettes, des coups de balais, des coups de chaussures de sécurité. »
« J’ai vu mon père jeter un casque dans le ventre de mon petit frère, mon petit frère a eu la respiration coupée, allongé par terre », raconte Bryan. « On s’est fait insulter, de la plus petite insulte à la plus grande qu’un enfant peut entendre. »
Lui-même père d’un enfant de 20 mois, Bryan ne supportait plus de voir tout ce dont il a été témoin. « J’ai vu mes parents laisser deux de mes sœurs attachées chaque jour 23h30 sur 24h », se souvient-il. Elles avaient « les couches couvertes d’excréments et d’urine, qui débordaient ». Il dit aussi avoir vu des « scènes de sexualité dont on ne parle pas dans les médias ».
« On est leur salaire »
Le rescapé de la « maison de l’horreur » accuse ses parents de faire des enfants pour toucher les allocations familiales au lieu de travailler : « Quand un enfant part de la maison, ils font un autre enfant pour ne pas perdre une seule somme d’argent. On est leur salaire, l’argent ne va pas aux enfants ».
Suite à sa plainte, les parents de Bryan ont été arrêtés et inculpés, mais relâchés en attente de leur procès. Les enfants, de leur côté, ont été placés.
Noyelles-sous-Lens: pour Bryan, « la ‘maison de l’horreur’, ce n’est pas assez fort » pic.twitter.com/7sfykeJRXX
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« Ils qualifient ça de délit, mais pour moi, c’est un crime », s’indigne Bryan. Il ne comprend pas que le procureur de la République de Béthune Thierry Dran a déclaré que « la maison de l’horreur, ça me paraît un qualificatif exagéré » parce qu’il n’y a pas de traces de coups sur les enfants. Celui qui a porté plainte explique que ses parents faisaient attention à l’endroit où ils portaient les coups, en évitant le visage. « Ils savaient où taper. »
La famille a été signalée à plusieurs reprises aux services sociaux dans le passé, en vain. « Je leur ai expliqué qu’il ne faut pas prévenir quand on vient », raconte Bryan. « À chaque fois [mes parents] embobinent le cerveau des petits pour leur faire dire qu’ils ne subissent pas de violences. »
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