Les pays occidentaux se rendent aujourd’hui compte que les espoirs des partisans de la politique du rapprochement avec la Chine – l’idée que la Chine communiste modérerait son comportement agressif au fil du temps grâce aux investissements étrangers massifs et des avantages commerciaux – ont été un échec complet.
Cette prise de conscience a été entamée par l’administration Trump au cours des négociations commerciales qui ont abouti à un régime tarifaire sur les exportations chinoises. Cela visait à contrer les pratiques commerciales mercantilistes et déloyales de Pékin ainsi que le vol continu de la technologie et de la propriété intellectuelle occidentale.
En particulier, le Sénat des États-Unis débat actuellement d’une question très importante : s’il faut ou non retirer à la Chine son statut de pays en développement. Comme l’a rapporté Reuters, la commission sénatoriale des Affaires étrangères a approuvé le 8 juin la « loi sur la fin du statut de pays en développement de la Chine ». L’article de Reuters a noté également que la Chambre des représentants a adopté une mesure similaire par 415 voix contre 0, ce qui prouve que le Congrès américain est uni dans sa lutte contre la menace économique et sécuritaire chinoise.
Le statut de pays en développement
Le rapport des Nations Unies sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale classe les pays en trois catégories : les économies développées, les économies en transition et les économies en développement. Les pays sont classés en fonction de leur statut économique, tel que le PIB, le PNB, le revenu par habitant, l’industrialisation et le niveau de vie. On considère qu’un pays développé est fortement industrialisé, a un revenu par habitant élevé et dispose d’une grande infrastructure technologique. Un pays en développement est faiblement industrialisé, son niveau de vie est plus bas et son indice de développement humain (IHD) est faible. Les économies en transition se situent entre les deux autres catégories – cette catégorie inclut généralement les pays qui sont en train de passer d’une économie planifiée à une économie de marché. Une sous-catégorie des économies développées est celle des « grandes économies développées » et comprend, parmi d’autres, les membres du Groupe des Sept (G7) qui comptent parmi les pays les plus riches de la planète.
Le fait d’être désigné comme « pays en développement » présente des avantages, notamment la possibilité d’obtenir des prêts à long terme à taux réduit, l’accroissement des investissements directs étrangers et la réduction des barrières commerciales pour faciliter les exportations – et ce, grâce aux accords négociés dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Les pays en développement se voient souvent accorder le statut de nation la plus favorisée (NPF) par les États membres de l’OMC afin de les aider à se développer au fil du temps. Le statut de la NPF permet à ces pays de bénéficier d’avantages économiques considérables découlant de l’application des tarifs douaniers les plus bas, des barrières commerciales les moins nombreuses et des quotas d’importation les plus élevés par rapport aux autres pays ne bénéficiant pas de ce statut.
Le Congrès américain a accordé à la Chine le statut de la NPF pour la première fois en 2000. Le Sénat américain délibère actuellement sur la « loi sur la fin des relations commerciales normales avec la Chine », qui mettrait fin au statut de la NPF de la Chine.
Réaction hystérique de Pékin
La perte du statut de pays en développement, assortie de la perte du statut de la NPF, porterait un coup dur à l’économie chinoise déjà affaiblie, et les dirigeants de cet État-parti s’en rendent bien compte. D’où les récentes diatribes et analyses émotives dans les médias d’État chinois.
Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré le 9 juin : « Ce n’est pas aux États-Unis de décider si la Chine est un pays en développement. Les États-Unis ne peuvent ni nier le fait que la Chine est toujours un pays en développement ni empêcher la Chine de progresser sur la voie du rajeunissement national. » Toutefois, M. Wang vend la mèche en évoquant « les droits auxquels la Chine peut légalement prétendre en tant que pays en développement ». Et oui, c’est ça. Peu importe les centaines d’articles publiés par la presse chinoise au cours des dernières années – des articles qui louaient la croissance économique chinoise et les « premières places » obtenues par le pays dans différents domaines économiques. Continuez à nous donner les « droits » (l’argent) que nous méritons (et au rabais).
La CGTN, chaîne de télévision officielle qui dépend du Parti communiste chinois, a fait écho à la diatribe de Wang Wenbin en déclarant : « La Chine a accusé les États-Unis de l’intimider en tentant de lui retirer le statut de pays en développement. » En se référant à l’intimidation, ne veulent-ils pas expliquer pourquoi la Chine envoie régulièrement ses navires de guerre à contourner le Japon, qui la Chine provoque-t-elle par ses escarmouches à sa frontière avec l’Inde et pourquoi défie-t-elle de manière agressive les avions et les navires en transit dans les eaux internationales et l’espace aérien du détroit de Taïwan et de la mer de Chine méridionale ?
Le 10 juin, le journal China Daily appartenant au Département central de la propagande du Parti communiste chinois titrait : « Les experts rejettent les revendications américaines en matière de développement ». Le journal cite certains experts qui ne tiennent pas compte du fait que la Chine est la deuxième économie mondiale et qui déclarent que les progrès économiques sont « inégaux » dans le pays et que ses besoins de maintenir les coûts bas de la main-d’œuvre « limitent le niveau général de protection de la sécurité sociale [et] crée un écart important par rapport aux pays développés ». C’est se raccrocher à ce que l’on peut. Combien les Ouïghours et les autres travailleurs esclaves en Chine reçoivent-ils en termes de « protection de la sécurité sociale » ?
Réflexions finales
Les pays en développement ont un bas indice de développement humain, ce qui indique « un faible produit intérieur brut, un taux d’analphabétisme élevé, de médiocres infrastructures éducatives, de transport, de communication et médicales, une dette publique insoutenable, une répartition inégale des revenus, un taux de mortalité et de natalité élevé, une malnutrition de la mère et de l’enfant qui se traduit par un taux de mortalité infantile élevé, ainsi qu’un taux de chômage et de pauvreté élevé ». Ce n’est pas ce qu’affirment les innombrables médias d’État chinois qui vantent la croissance économique et le développement de la Chine à « l’ère de Xi Jinping ». Les médias d’État et les porte-parole du ministère des Affaires étrangères ne disent rien de ces éléments qui déterminent en fait si la Chine est un pays en développement ou développé.
Et comment un pays qui a lancé au moins trois initiatives mondiales – l’Initiative pour la sécurité mondiale, l’Initiative pour le développement mondial et la plus grandiose Initiative pour la civilisation mondiale – dans le but de devenir une puissance qui domine le monde – comment peut-il encore se considérer comme un « pays en développement » ? Apparemment, le Parti communiste chinois a de l’argent « en surplus » qui n’a pas besoin d’être dépensé au niveau national pour améliorer le niveau de vie du Chinois moyen. Ce ne sont pas les actions d’un « pays en développement ».
C’est bien que le monde entier prenne conscience du fait que l’essor économique fulgurant de la Chine s’est fait aux dépens d’autres pays par le biais de l’espionnage économique, du vol de la propriété intellectuelle, de la coercition par l’endettement et des pratiques commerciales déloyales. Le Congrès américain est sur le point de reconnaître que la deuxième économie mondiale est passée au statut de « pays développé » et l’Amérique pourrait bientôt rejoindre au moins 32 pays qui ont révoqué à la Chine le statut de nation la plus favorisée.
Pékin appelle cela de l’intimidation. Des observateurs plus rationnels parlent d’une démarche de bon sens qui aurait dû être appliquée depuis bien longtemps.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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