Fort d’un doublé à Madrid dimanche, comme à Barcelone deux semaines plus tôt, Carlos Alcaraz, vingt ans depuis deux jours, est sur la rampe de lancement idéale vers Roland-Garros (28 mai-11 juin), qu’il devrait aborder dans la peau de N.1 mondial.
Le jeune phénomène espagnol a longtemps souffert dimanche soir, pendant près de deux heures et demie, contre l’Allemand Jan-Lennard Struff (65e), premier lucky loser à s’inviter en finale d’un Masters 1000, mais il a fini par s’imposer 6-4, 3-6, 6-3.
« Aujourd’hui, à certains moments je me suis amusé, mais à d’autres j’ai plus souffert que savouré…, reconnaît Alcaraz. Mais il faut en passer par là. Et je crois que je me suis plus amusé que je n’ai souffert. »
La sono de la « Caja magica » de Madrid ne pouvait pas être plus opportune, quand elle s’est mise à cracher « Don’t stop me now », un des tubes de Queen, au moment où « Carlitos » exposait son nouveau trophée.
À vingt ans tout juste, c’est une certitude, Alcaraz n’a aucune envie de ralentir son rythme infernal, lui qui est devenu le plus jeune N.1 mondial de l’histoire dans la foulée de son sacre à l’US Open en septembre dernier, son premier en Grand Chelem, et qui se retrouve tout près de le redevenir avant Roland-Garros.
De retour sur les talons de Novak Djokovic lundi, il n’aura besoin que de jouer un match au Masters 1000 de Rome la semaine prochaine pour être assuré de se réinstaller sur le trône du tennis mondial à l’issue du tournoi italien. Il n’avait pas joué à Rome il y a un an, quand Djokovic s’y était imposé.
« Je vais aller à Rome »
« Je suis un garçon ambitieux, et je vais aller à Rome », a confirmé dimanche soir Alcaraz, désormais dix trophées à son palmarès.
En attendant, le protégé de Juan Carlos Ferrero s’est offert, déjà, son quatrième titre, et le deuxième en Masters 1000, d’une saison qu’il a lancée tardivement mi-février après qu’une blessure musculaire l’a privé d’Open d’Australie.
En mois de trois mois, il a signé cinq finales en six tournois, s’est imposé, avant Madrid, à Buenos Aires, Indian Wells et Barcelone, et a collectionné 29 victoires pour seulement deux défaites.
Surtout, son bilan sur ocre est éloquent : le Murcien y a accumulé 19 victoires en vingt matches en 2023. Sur la terre battue européenne, il est même invaincu : de Barcelone à Madrid, il vient d’aligner onze succès. Son seul revers sur la surface remonte à fin février, en finale à Rio, face au Britannique Cameron Norrie.
Alcaraz bousculé comme jamais par Struff
Impossible, dans ces conditions, de ne pas en faire un favori pour Roland-Garros.
Néanmoins Struff a bousculé Alcaraz comme personne depuis le début de la saison européenne sur ocre, avec une tactique ultra offensive : service-volée à gogo derrière sa première balle surpuissante – régulièrement au-dessus des 215 km/h, et même des 220 km/h – et agressivité maximale au retour.
Quand l’Allemand a frappé deux doubles fautes dès son premier jeu de service et qu’il a été breaké d’entrée, on a pu penser que le match ne s’éterniserait pas. Il n’en a rien été.
Mis sous pression comme rarement, Alcaraz a été déstabilisé ; on l’a vu, les mains sur les hanches, se demander comment il pouvait bien s’y prendre face à l’audace et à la réussite de Struff après avoir échoué à convertir cinq balles de débreak qui lui auraient permis de se relancer dans la deuxième manche, à 3 jeux à 1. Mais sa force a été de ne pas perdre les pédales et de ne pas céder à la frustration, une preuve de plus de sa maturité hors du commun.
« Il y a eu un moment où le négatif m’avait un peu gagné… La seule chose que j’ai changée, c’est d’être positif au début du troisième set », explique-t-il.
La stratégie de Struff donnera-t-elle des idées à d’autres ?
À Rome, Alcaraz et Djokovic doivent, sauf rebondissement, se retrouver à jouer le même tournoi pour la première fois en 2023.
À 33 ans, Struff quitte lui la capitale espagnole certain de grimper au meilleur classement de sa carrière lundi, au 28e rang.
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