De l’accusation de rapport sexuel « forcé » visant un ex-dirigeant chinois, jusqu’au retour ce lundi d’un tournoi de tennis WTA en Chine après la volte-face de l’organisateur du circuit féminin : chronologie de l’affaire Peng Shuai.
Le 2 novembre 2021, la joueuse Peng Shuai publie sur le réseau social chinois Weibo un long message dans lequel elle évoque sa relation sentimentale sincère mais contrariée avec l’ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli, marié et de 39 ans son aîné. Le message de l’ex-N.1 mondiale du double est vite effacé par la plateforme, car rien ne filtre habituellement sur la vie intime des hauts dirigeants chinois, sujet tabou.
La joueuse, aujourd’hui âgée de 37 ans, explique que Zhang Gaoli, un temps d’un des sept plus puissants dirigeants du pays, a repris contact avec elle en 2018 lorsqu’il a pris sa retraite. Au détour d’une phrase, un rapport sexuel est évoqué. Elle indique ne l’avoir « accepté » qu’après s’être sentie « forcée ». Peng Shuai y parle également de son mal-être vis-à-vis de cette relation extraconjugale où elle subissait régulièrement les attaques de l’épouse du dirigeant. Zhang Gaoli n’a jamais réagi publiquement.
Après la publication du message, Peng Shuai ne donne plus de nouvelles pendant plus de deux semaines, suscitant l’inquiétude de stars du tennis mondial. Serena Williams se dit « bouleversée et choquée ». « Ça doit faire l’objet d’une enquête et nous ne devons pas rester silencieux », écrit l’Américaine sur Twitter (ancien nom de X).
Pressions
Mi-novembre, la WTA réclame à Pékin une enquête sur les propos de Peng Shuai visant le rapport « forcé ». L’ONU et plusieurs pays demandent à la Chine de faire la lumière sur la situation de la joueuse. Les médias chinois en anglais, à destination du public étranger, multiplient les déclarations, photos et vidéos censées rassurer sur le sort de la joueuse.
Le 17 novembre 2021, la chaîne de télévision chinoise CGTN publie une capture d’écran d’un courriel en anglais attribué à Peng Shuai, qu’elle aurait envoyé à la WTA. La joueuse y affirme que le terme « d’agression sexuelle » utilisé par la WTA pour décrire l’affaire est incorrect et que « tout va bien ». La WTA dit douter que la championne soit l’auteure du courriel.
Le 21 novembre 2021, le Comité international olympique (CIO) fait savoir que son président, Thomas Bach, a eu un entretien de 30 minutes en visioconférence avec Peng Shuai. Le CIO précise qu’elle a dit être « saine et sauve » et souhaite que sa vie privée soit « respectée ».
La WTA annonce le 1er décembre 2021 la suspension des tournois en Chine, par le biais de son président Steve Simon. « En bonne conscience, je ne vois pas comment je peux demander à nos athlètes de participer à des tournois quand Peng Shuai n’est pas autorisée à communiquer librement et a, semble-t-il, subi des pressions pour revenir sur ses allégations de violences sexuelles », écrit-il dans un communiqué. Cette suspension reste symbolique car les tournois sont alors déjà suspendus en Chine sur fond de pandémie de Covid.
Un entretien « en privé » avec la joueuse
Le 7 février 2022, la joueuse rencontre Thomas Bach en marge des Jeux olympiques d’hiver de Pékin. Elle réaffirme n’avoir « jamais disparu » et dément toute « agression sexuelle ». En janvier 2023, la WTA réclame un entretien « en privé » avec la joueuse, tout en disant rester « ferme » sur ses positions.
L’instance sportive indique espérer pouvoir organiser à nouveau ses épreuves en Chine dans l’année mais pas en l’état, alors, de l’affaire Peng Shuai. Le 13 avril, la WTA annonce la reprise des tournois en Chine pour le mois de septembre, tout en reconnaissant que « la situation » n’a « montré aucun signe de changement » par rapport à Peng Shuai.
Après 16 mois, « nous avons conclu que nous ne parviendrons pas pleinement à atteindre nos objectifs et que ce serait nos joueuses et nos tournois qui en paieraient le prix », se justifie l’instance. Du 18 au 23 septembre, la WTA organise son premier tournoi depuis près de quatre ans en Chine, dans la métropole de Canton (sud).
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