Anes Saïd Khebbeb, principal agresseur d’un photojournaliste violemment frappé en 2021 dans un quartier sensible de Reims où il s’était rendu pour prendre des photos a été condamné jeudi à 12 ans de prison, et un autre jeune à quatre ans dont trois avec sursis.
La Cour d’Assises des mineurs de la Marne l’a condamné à 12 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté de six ans, ainsi qu’une interdiction de séjourner dans le département de la Marne pendant cinq ans. La présidente a souligné l’atteinte « irréversible à l’intégrité physique » du photographe sexagénaire, Christian Lantenois, désormais handicapé à 80%.
L’avocat général avait requis 15 ans de réclusion ainsi qu’une interdiction du territoire français à l’encontre de l’accusé, nommé Anes Saïd Khebbeb, d’après le Figaro. Ce clandestin algérien aujourd’hui âgé de 25 ans, était connu de la justice. Il a déjà effectué trois ans et demi de détention provisoire.
« Déçu » de la peine
M. Lantenois, photographe du quotidien régional L’Union, s’est dit « déçu » de la peine. Son avocat Me Gérard Chemla a estimé que la Cour n’a pas pris en compte la « dangerosité » du principal agresseur. « C’est quelqu’un qui s’est montré d’une violence extraordinaire, qui continue à être violent en prison », a-t-il déploré. Au début du procès M. Lantenois avait déclaré qu’il n’était « pas en colère » et pensait que la « justice sera faite ».
L’avocat de la victime avait dénoncé un effet de « meute » lors d’un passage à l’acte où « il n’y a pas de justification ». « On nous explique que quelqu’un dit ‘il y a un mec qui nous filme’ et puis on va fondre dessus », a-t-il rapporté. « La meute est autour et puis on le frappe à mort » et « la violence ne s’arrête pas puisqu’on voit l’auteur principal récupérer l’appareil photo et le balancer de toute sa force vers le sol, peut-être vers Christian », a détaillé Me Chemla. « On nous explique qu’on regrette, qu’on ne recommencera pas. »
L’avocat de l’agresseur, Me Benoit Cousin, saluant une « une décision d’apaisement », qui reconnait que le journaliste a été agressé dans l’exercice de ses fonctions, a indiqué que son client ne ferait pas appel.
Le second accusé, aujourd’hui âgé de 19 ans et mineur au moment des faits, a été condamné à une peine bien plus faible de quatre ans de détention dont trois avec sursis et un an ferme sous le régime de la détention à domicile avec un bracelet électronique. L’avocat général avait demandé cinq ans dont un ferme.
Initialement mis en examen pour tentative de meurtre du journaliste de L’Union, les deux jeunes hommes ont finalement été jugés pendant quatre jours avec publicité restreinte, pour vol avec violences ayant entraîné une infirmité permanente, et participation à un attroupement armé.
Le 27 février 2021, venu couvrir les apparents préparatifs d’une rixe entre bandes rivales dans le quartier prioritaire Croix-Rouge, le photographe avait été pris à partie par un groupe, alors qu’il se trouvait près de sa voiture portant le logo du journal.
Une profonde indignation
Frappé à plusieurs reprises à la tête et laissé pour mort sur la chaussée, le crâne fracturé, Christian Lantenois avait passé quatre semaines dans le coma, puis un an à l’hôpital, et garde d’importantes séquelles.
L’agression avait suscité l’indignation des défenseurs de la presse et de la classe politique, jusqu’à l’Élysée.
Outre les deux jeunes hommes condamnés jeudi, huit autres, cités comme témoins, seront jugés ultérieurement pour participation à un regroupement en vue de la préparation de violences : deux devant le tribunal correctionnel, six devant le tribunal pour enfants.
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