Tentatives de suicide : parmi la population, les jeunes actifs ont connu la plus forte hausse durant l’ère Covid19

Par Epoch Times avec AFP
10 décembre 2024 14:50 Mis à jour: 10 décembre 2024 14:52

Nouvel éclairage sur la santé mentale dégradée des jeunes adultes à l’ère Covid19, la fréquence des pensées suicidaires et tentatives de suicide a connu « une augmentation importante » chez les 18-24 ans en activité professionnelle entre 2020 et 2021 en France, selon une étude publiée mardi.

Pour la première fois, ce travail de Santé publique France retrace l’évolution, sur plus d’une décennie, de la proportion des pensées suicidaires et tentatives de suicide chez les adultes de 18 à 75 ans en activité professionnelle en France métropolitaine. La prévalence des pensées suicidaires dans cette population a varié, selon les années, entre 3,2% et 4%.

Les 18-24 ans, les adultes ne vivant pas en couple, ceux vivant sans enfant, ceux déclarant une situation financière difficile, un état de santé assez bon ou dégradé, une consommation quotidienne d’alcool montraient un risque plus élevé de pensées suicidaires en 2021. Cette étude s’appuie sur des données des « Baromètres santé » 2010, 2014, 2017, 2020 et 2021, qui reposent sur des déclarations par téléphone d’échantillons représentatifs de la population.

Une atteinte majeure de la santé mentale

Autre enseignement notable : « c’est uniquement chez les plus jeunes, et surtout chez les 18-24 ans, qu’une augmentation de la prévalence des pensées suicidaires s’observait entre 2020 et 2021 », pour atteindre 7,1% dans cette tranche d’âge. Cela contraste avec une diminution ou une augmentation modérée dans les autres classes d’âge.

C’est également parmi les actifs de 18-24 ans que la proportion la plus élevée de tentatives de suicide était observée en 2017, et « surtout 2020 et 2021, devenant significativement supérieure à celle des autres classes d’âge ». Ces résultats rejoignent les observations de nombreuses études dans la population générale, « témoignant d’une atteinte majeure de la santé mentale des jeunes adultes lors de la pandémie de Covid19 », note Santé publique France.

Chez les hommes, les employés présentaient la prévalence de pensées suicidaires la plus élevée en 2020 et 2021 ; chez les femmes, il n’y avait pas de différence selon la catégorie socioprofessionnelle. Par secteurs d’activité, l’hébergement et de la restauration reste le plus concerné par les pensées suicidaires. Les raisons données aux pensées suicidaires étaient avant tout professionnelles et familiales, dans des proportions similaires autour de 40%. Pour les tentatives de suicide, les motivations étaient avant tout familiales (40-45% des cas), professionnelles ensuite (9%-14%), et exclusivement professionnelles pour 6% des hommes et 2% des femmes.

« Si le fait d’avoir un emploi est reconnu comme protecteur vis-à-vis du suicide, l’exposition à certaines situations professionnelles délétères (harcèlement, faible latitude décisionnelle, absence de soutien des collègues et supérieurs…) constitue un facteur de risque important pour la survenue de conduites suicidaires », pointe l’étude.

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