Terrorisme : elles envoyaient l’argent versé par la CAF à leur sœur radicalisée en Syrie

Par Léonard Plantain
24 mars 2021 03:21 Mis à jour: 24 mars 2021 03:21

Placées en garde à vue à Nîmes (Gard), deux femmes ont été interpellées par les policiers de la DGSI car elles envoyaient de l’argent versé par les allocations familiales à leur sœur radicalisée qui se trouve en Syrie.

Surveillant tous types de secteurs pouvant permettre de repérer des djihadistes français, les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), en lien avec d’autres services de l’État, comme les services sociaux ou les caisses d’allocation familiales (CAF), ont identifié deux femmes suspectes habitant à Nîmes, a rapporté Actu17.

Interpellées ce lundi 15 mars avant d’être placées en garde à vue, ces deux sœurs aidaient financièrement une troisième qui est installée en Syrie, après son départ dans les années 2014-2015, au moment où le groupe Daech était en pleine expansion. Radicalisée, cette troisième sœur y vit depuis lors avec ses enfants.

En plus de s’être aperçus que ses deux sœurs lui envoyaient en partie les montants reçus de la CAF, les enquêteurs ont également découvert qu’elle continuait à toucher des allocations familiales. Profitant visiblement du système français, c’est environ quelques dizaines de milliers d’euros qui lui ont été envoyés au total depuis son départ, a rapporté Le Figaro.

De leur côté, en garde à vue, les deux sœurs ont fait part de leur « volonté de soutien familial » mais aussi d’un « désir de détournement de prestations indues ». Des faits qui, au vu des circonstances, constituent un financement du terrorisme et un détournement de fonds.

À la fin de leur garde à vue, les enquêteurs ont conclu que les deux sœurs n’étaient pas radicalisées. Elles ont été relâchées, mais seront convoquées prochainement devant la justice pour répondre de leurs actes et être jugées.

L’année dernière, en septembre, les policiers de la DGSI avaient interpellé 29 personnes lors d’une opération visant un système de cyber-financement du terrorisme, qui aurait profité à des membres d’Al-Qaïda et de Daech en Syrie.

À l’époque, le parquet national antiterroriste (PNAT) avait indiqué que ce réseau était « actif depuis l’année 2019 » et reposait « principalement sur l’achat, en France, de coupons de cryptomonnaie dont les références ont été transmises par messagerie sécurisée à des djihadistes présents en Syrie, puis crédités sur des plateformes de bitcoins », a rappelé Actu17.

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