Ancien militaire « aguerri », quatre fois condamné pour des violences sur son ex-compagne, mais aussi « employé modèle » et ami fidèle : au lendemain de l’arrestation de Terry Dupin, le portrait de celui qui est devenu « le forcené de Dordogne » offre des couleurs contrastées.
Pourchassé depuis dimanche par plus de 300 gendarmes, l’homme de 29 ans a été grièvement blessé à la gorge par un tir de riposte du GIGN, après une traque de 36 heures dans une zone boisée de 4 km2 qui a pris fin à Condat-sur-Vézère.
Lourdement armé, en tenue opérationnelle, il a visé à plusieurs reprises les forces de l’ordre avec une carabine de chasse, sans espoir de négociation. Le GIGN tentera d’entrer en relation avec lui avec un porte-voix, « et à chaque fois l’homme leur tirait dessus », raconte à l’AFP une source proche de l’enquête.
Son périple violent commence dans la nuit de samedi à dimanche au domicile de son ex-femme, mère de ses trois enfants, dans le village mitoyen du Lardin-Saint-Lazare, où il se rend en dépit du bracelet électronique l’interdisant de s’approcher d’elle. Sur place, il s’en prend à elle avant de tirer sur son compagnon et de s’évanouir dans la nuit. Dans ce lotissement sur les hauteurs du village, des habitants sont réveillés dans un fracas de « vaisselle cassée, de cris et de coups de feu ».
Sur l’appel à témoins diffusé lundi, l’ancien militaire de 2011 à 2016 qui a servi au régiment d’infanterie de Brive, apparaît avec une longue barbe et les cheveux rasés sur les côtés. Athlétique avec son 1,83 m, « aguerri » et « endurant », il pouvait « vivre plusieurs jours en autonomie » et était dans une « logique suicidaire », estime le général André Pétillot, commandant de la région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine.
« Il était vraiment dans un scénario de ‘suicide by cop’ « (tué par tir policier), selon une source proche de l’enquête.
Né à Rosny-sous-Bois mais arrivé en Dordogne à l’âge de 7 ans, titulaire d’un CAP de conducteur d’engins, il a effectué plusieurs missions à l’étranger avant de quitter l’armée pour se rapprocher de sa famille, selon le journal Sud-Ouest. Même après son départ de l’armée, il a conservé un goût pour les armes à en croire des pages et photos visibles sur ses réseaux sociaux. Il avait pourtant interdiction d’en posséder.
Avec sa femme rencontrée en 2013, la vie de couple est tumultueuse, ponctuées de violences qui lui valent quatre condamnations à des peines de six mois de prison avec sursis à 1 an ferme, prononcées entre mars 2015 et février 2020.
Au village, « ce n’est pas la première fois qu’on a affaire à lui », confie Benoît, un habitant du Lardin-Saint-Lazare à l’AFP. « En (août) 2017, on avait déjà eu les gendarmes, les hélicoptères (…) Il était passé chez son ex-compagne » et « avait foutu la merde ».
A l’époque, le jeune homme entré par le toit, s’était caché dans un placard et l’avait frappée avant de s’en prendre à son beau-frère. Lors d’une audience relayée par la presse locale, le président du tribunal avait évoqué son « enfance difficile ». « Tout en lui démontre une souffrance », avait souligné le ministère public. L’expertise psychiatrique a vu en lui une structure « de ‘type obsessionnel’ « et « un risque de récidive ». « Je n’arrive plus à me contrôler », avait-il admis à la barre. « Elle le manipule depuis des années », affirme aujourd’hui une personne se présentant comme une proche « depuis 20 ans » et contactée sur les réseaux sociaux.
Face aux images en boucle présentant l’homme comme « dangereux », Yannick un agriculteur, ami « depuis au moins dix ans », assure: « Ce n’est pas le Terry qu’on connaît ». « Il a dû péter les plombs parce qu’il était à bout », affirme-t-il à Sud Ouest.
Dans l’entreprise de travaux publics de Dordogne où l’homme était en CDI depuis fin août, comme chauffeur poids-lourd, sa patronne a décrit à l’AFP un « employé modèle (…) très calme, posé, poli, très respectueux ». Un habitant du lotissement de l’ex-compagne évoque un « type formidable qui valait de l’or, toujours serviable ».
Terry Dupin, hospitalisé au CHU de Bordeaux, n’est pas encore en état d’être entendu par les enquêteurs.
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