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Tests Covid : les non-vaccinés mettent maintenant la main au portefeuille

octobre 16, 2021 19:15, Last Updated: octobre 17, 2021 7:16
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Les tests de dépistage du Covid-19 sont devenus payants vendredi pour les Français non vaccinés, peu nombreux en début de journée dans les pharmacies, mais qui semblent s’accommoder de cette nouvelle règle.

Le vaccin reste gratuit, mais Frédéric Gérard a préféré débourser 25 euros pour un test antigénique dans une pharmacie de Rennes. « Payer, c’est toujours un peu embêtant, mais c’est un choix qu’on a fait de ne pas se faire vacciner », explique cet artisan de 52 ans.

Résignation face aux tests Covid payants 

Comme pour 6,7 millions d’assurés, partiellement ou non vaccinés, son examen de dépistage n’est plus pris en charge par l’Assurance maladie. A moins de bénéficier d’une exception – prescription médicale, cas contact, test positif récent, contre-indication au vaccin -, « il faudra qu’on mette la main au portefeuille », soupire-t-il, en pariant que « ça va inciter les gens à faire plus le vaccin ».

C’est d’ailleurs clairement le but recherché : pousser les réticents vers la piqûre, tout en allégeant la facture pour les pouvoirs publics. Le coût des tests va en effet s’envoler à 6,2 milliards d’euros cette année, après 2,2 milliards en 2020.

« On ne va pas creuser le trou de la Sécu indéfiniment, ça me paraît légitime que ces tests deviennent payants », approuve Yves, 59 ans, qui vient lui aussi de lâcher 25 euros dans une officine de Strasbourg, pour se faire dépister avant le mariage de sa fille samedi.

« J’ai fait le choix d’attendre que le vaccin ait son autorisation de mise sur le marché définitive. Quand on fait des choix dans la vie, il faut les assumer jusqu’au bout », ajoute-t-il.

La fin de la gratuité « ne dérange pas » non plus Vincent, chef d’entreprise alsacien de 39 ans, qui dit « attendre un vaccin qui n’est pas encore sorti », celui de l’américain Novavax. « Bien sûr, c’est contraignant de faire un test tous les trois jours, mais s’il faut payer, c’est la règle du jeu ».

Pour les soignants, c’est un peu le calme après la tempête. La veille encore, « on a réalisé beaucoup de tests, surtout hier soir : des gens qui sont venus par anticipation, juste avant que les tests ne deviennent payants », rapporte Valérie Peyraud, pharmacienne à Strasbourg.

Avant même ce dernier rush, le dépistage « représentait une grosse surcharge de travail depuis plusieurs mois, donc ça va nous permettre de lever un peu le pied ».

Dopé par l’annonce du pass sanitaire, le nombre hebdomadaire de tests avait bondi à 5,7 millions mi-août et n’a cessé de refluer depuis, jusqu’à 3,2 millions la semaine dernière, avant une probable chute liée au déremboursement des examens « de confort ».

« Aujourd’hui, on a clairement moins de monde », constate Evelyne Bismuth, qui n’a vu passer « que des gens vaccinés, avec des petits symptômes saisonniers » ce matin dans son officine de la place de la Nation, à Paris.

La veille encore, on s’y pressait pour profiter des derniers tests gratuits. « On a même eu des gens qui sont venus en calculant l’heure de leur test, pour avoir un pass sanitaire valide pour une sortie au théâtre dimanche soir », raconte-t-elle.

Même si cette activité lui a « vraiment permis de remonter la pente » après les confinements, elle juge « pas plus mal que ça s’arrête progressivement » car la vaccination anti-grippale arrive et « on n’arrive pas à tout faire ».

De faux pass sanitaires en circulation

Certains assurés n’ont toutefois pas l’intention de renoncer à la gratuité, quitte à tricher sans complexe. Devant une pharmacie de Seine-Saint-Denis, un grand jeune homme reconnaît ainsi qu’il vient d’utiliser « un faux pass sanitaire » avant une fête de famille le soir même. « Je suis anti-vaccin, je ne me ferai jamais vacciner contre le Covid de ma vie », affirme-il.

Il précise avoir obtenu son faux pass « dans un centre de vaccination à Paris » moyennant 1.200 euros. Une somme importante, mais pour lui, « la liberté du travail, des voyages, elle n’a pas de prix ».

 


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