Des corps « très, très petits » : l’incendie d’un car scolaire a fait au moins 23 morts en Thaïlande

Par Epoch Times avec AFP
1 octobre 2024 14:45 Mis à jour: 2 octobre 2024 09:07

L’incendie d’un car d’enfants thaïlandais en voyage scolaire a fait au moins 23 morts sur une autoroute de la banlieue nord de Bangkok, a annoncé la police, le pire accident de la route en dix ans dans ce pays d’Asie.

« Nous avons trouvé 23 corps à l’intérieur du bus », a déclaré aux journalistes Trairong Phiwpan, chef du bureau de la police scientifique, après l’intervention des secours pour désincarcérer les corps prisonniers de la carcasse calcinée de l’autocar.

L’incendie, qui serait consécutif à une crevaison selon les secouristes, a ravagé le véhicule alors qu’il transportait 38 enfants – de la maternelle au collège – et six enseignants en sortie scolaire.

Des tests ADN pour identifier les restes

Les corps des victimes étaient si gravement brûlés qu’il n’avait pas été immédiatement possible de confirmer le nombre de morts, et des tests ADN seront nécessaires pour identifier les restes, ont indiqué les autorités.

Sur place, le ministre de l’Intérieur Anutin Charnvirakul avait auparavant indiqué que 21 personnes avaient réussi à s’échapper du brasier, 23 autres étant portées disparues et probablement décédées.

Plusieurs heures après l’accident, les secouristes s’activaient toujours autour de l’épave du car scolaire. « Certains des corps retrouvés étaient très, très petits. Ils devaient être très jeunes », a indiqué Piyalak Thinkaew, le responsable des secouristes, précisant que le feu avait pris à l’avant du bus.

« L’instinct des enfants a été de s’échapper par l’arrière, donc c’est là que sont les corps. Les brûlures rendent difficile l’identification des victimes », a-t-il précisé. Certains des enfants secourus souffrent de très graves brûlures au visage, à la bouche et aux yeux, ont indiqué des médecins qui les soignent à des médias locaux.

Des secouristes transportent le corps enveloppé d’une victime suite à l’incendie d’un bus qui transportait des étudiants et des enseignants dans la banlieue de Bangkok le 1er octobre 2024. (MANAN VATSYAYANA/AFP via Getty Images)

La Première ministre Paetongtarn Shinawatra s’est déplacée au chevet des victimes à l’hôpital. « En tant que mère, j’aimerais exprimer mes plus sincères condoléances aux familles des blessés et des tués », a-t-elle réagi, précisant que le gouvernement prendrait en charge les frais médicaux des victimes.

« Le conducteur en fuite »

La police recherche le chauffeur de l’autocar, a déclaré aux journalistes le chef par intérim de la police nationale, Kitrat Phanphet : « Le conducteur est en fuite, nous n’attendrons pas qu’il se rende. Nous enverrons une équipe pour le retrouver », a-t-il assuré.

Le véhicule faisait partie d’un convoi de trois bus, transportant les enfants d’un établissement scolaire de la province d’Uthai Thani (nord), pour une sortie au musée des sciences de Bangkok. Une vidéo diffusée sur le compte Facebook de l’école, quelques heures avant l’accident, montrait le groupe d’enfants habillés en orange – le port de l’uniforme à l’école est obligatoire en Thaïlande – sur le site des temples d’Ayutthaya.

Des pompiers et des secouristes se tiennent à côté d’un bus incendié. (MANAN VATSYAYANA/AFP via Getty Images)

L’accident, qui s’est produit vers 12h30 (05h30 GMT), aurait été provoqué par une crevaison qui aurait déporté le bus contre une barrière, déclenchant l’incendie, selon les secouristes. Des vidéos montrent les flammes ravageant le bus sous un viaduc, pendant que des nuages de fumée noire s’élèvent dans le ciel.

Meechai Sa-ard, un chauffeur de moto-taxi, a entendu le bruit de l’accident à un kilomètre de distance. « Il y avait de la fumée partout. Pauvres enfants », a-t-il raconté à l’AFP. « J’espérais que Dieu fasse pleuvoir pour éteindre le feu et que les enfants survivent. » Le drame a eu lieu au niveau de Rangsit, dans la banlieue de Bangkok, sur une autoroute très fréquentée reliant le centre de la capitale à des zones d’activité du nord.

Routes accidentogènes

La Thaïlande est réputée pour ses routes accidentogènes, en raison d’infrastructures défaillantes, de véhicules peu sûrs et de mauvaises pratiques de conduite : vitesse trop élevée, non-respect de la signalisation.

Environ 20.000 personnes trouvent la mort chaque année dans des accidents de la route, soit plus d’une cinquantaine par jour, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour 2023.

Les pertes économiques dues aux décès et aux blessures liés au trafic routier ont été estimées à quelque 530 milliards de bahts (14,7 milliards d’euros) en 2022, soit environ 3% du produit intérieur brut du pays.

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