Après avoir été interrompu par une pandémie mondiale et une guerre, le 6e Concours international de piano NTD approche à grands pas.
Les pianistes participants sont prêts à recevoir la composition spécialement commandée tant attendue qui sert de pièce maîtresse au concours.
Le 15 septembre, les pianistes verront l’œuvre The Sacred Journey pour la première fois. Ils ont 45 jours pour se préparer à ce défi monumental, qui sera joué lors de la demi-finale.
Depuis 2016, le comité organisateur du concours a l’honneur de sélectionner un arrangement pour piano d’un morceau composé par D.F., le directeur artistique de la compagnie new-yorkaise Shen Yun Performing Arts, la première compagnie de danse et de musique classique chinoise au monde qui a ouvert la voie au renouveau de la culture traditionnelle chinoise à travers les arts.
La composition a été spécialement arrangée par Qin Yuan, compositrice et pianiste accompagnatrice de Shen Yun. Qin Yuan est un compositrice prolifique qui possède une grande expertise dans la transmission des mélodies et des rythmes de la musique chinoise ancienne à travers le langage de la musique classique tel qu’établi en Occident. Plusieurs musiciens dans le monde ont tenté de combiner les traditions musicales de l’Orient et de l’Occident, mais aucun n’a réussi aussi bien que Shen Yun qui a séduit des millions de personnes dans le monde entier avec ses compositions et orchestrations uniques.
Dans les années passées, les membres du jury ont conseillé aux pianistes d’étudier la musique de Shen Yun lorsqu’ils préparent la composition spécialement commandée, car cette œuvre se voit accorder une importance particulière. La musique classique aux sonorités chinoises n’est pas chose courante dans les concours, du moins pas aussi souvent que la musique française, russe, polonaise ou de l’école autrichienne, si bien établie dans le répertoire qu’un auditeur lambda peut en reconnaître l’origine après quelques mesures, et qu’un musicien peut en expliquer la raison exacte.
Les œuvres spécialement commandées par le Concours international de piano NTD sont acclamées par les auditeurs et les pianistes. Lors de la demi-finale, les uns et les autres sont souvent émus aux larmes. C’est probablement émouvant d’entendre des compositions nouvelles et sérieuses pour le piano. Lorsque Beethoven a élargi le répertoire avec la Hammerklavier, il avait écrit que cela pourrait occuper les pianistes pendant les 50 prochaines années, sous-estimant le zèle des compositeurs des siècles suivants. Pourtant, trop peu de compositeurs, même de grands compositeurs, n’ont ajouté quoi que ce soit au canon de la grande littérature classique pour piano, mais aujourd’hui, le Concours international de piano NTD fait cet effort.
The Sacred Journey – vaste, virtuose et pianistique – est une œuvre qui vaut bien l’effort et l’étude. Comme d’autres œuvres spécialement commandées par NTD, elle sert à promouvoir la pure authenticité, la pure bonté et la pure beauté des arts traditionnels, et à mettre en valeur la gloire des chefs-d’œuvre pour piano de la période d’or de 250 ans de la littérature pour le piano.
« On dit souvent que le piano est un petit orchestre. Avec sa gamme étendue, son expressivité et sa dynamique, c’est un instrument très approprié pour cette tâche », a dit Qin Yuan.
Un message d’une pertinence universelle
Le conseil de Mme Yuan aux interprètes est le suivant : « Vous devez porter une attention méticuleuse aux détails, les étudier avec soin, et aussi – être audacieux. »
« Je ne peux pas donner trop d’informations, de peur d’empiéter sur l’imagination et la liberté des pianistes qui abordent cette œuvre pour la première fois », a-t-elle ajouté.
Lorsqu’elle a commencé à composer, elle avait à l’esprit que sa musique serait destinée à un public international. Le concours a toujours attiré des concurrents de nombreux pays du monde entier, Qin Yuan voulait offrir un message de portée universelle. Ce serait une œuvre que les artistes contempleraient pendant de nombreuses heures, elle voulait que cette réflexion profonde en vaille la peine.
« Comment puis-je les laisser contempler quelque chose de significatif ? » pensait-elle.
Selon une ancienne croyance chinoise, l’esprit et la matière ne font qu’un ; toute pensée de l’artiste apparaît dans ses œuvres. Par exemple, la Chine ancienne a produit un grand nombre de peintures de paysages, a-t-elle expliqué, et ces paysages n’étaient pas des représentations d’un paysage que l’artiste avait vu. En regardant une telle peinture, on ressent plutôt l’état d’esprit de l’artiste.
Avant d’écrire la moindre note, Qin Yuan a tout d’abord dû calmer son esprit, le vider de toute pensée parasite et ne garder que les intentions les plus pures.
Finalement, ses pensées se sont tournées vers les trois questions essentielles de la vie.
« D’où venons-nous ? Quel est le but de la vie ? Où allons-nous après la mort ? » a-t-elle demandé. « Réfléchir à l’esprit a un sens. En tant qu’être humain, nous vivons quelques décennies, puis nous mourrons. Qu’allons-nous laisser derrière nous pour les autres ? J’ai trouvé cela important à contempler également. »
La mission de Shen Yun est de faire revivre 5000 ans de civilisation chinoise, une culture que l’on croit d’inspiration divine, explique Mme Yuan. L’intégralité de cette culture traditionnelle a été transmise par le divin, a-t-elle dit, « et ce que Dieu a toujours donné aux gens, c’est l’espoir ».
Dans les cultures traditionnelles de l’Orient et de l’Occident, la foi et l’espoir sont intimement liés. L’espoir, comme l’examine en détail Thomas d’Aquin dans sa Somme théologique, n’est vertueux que si l’on a d’abord la foi.
Le souhait de Mme Yuan est que cette pièce apporte un peu d’espoir aux pianistes et aux auditeurs.
« Nous, les êtres humains, devons préserver la bonté et la gentillesse dans nos cœurs, quelles que soient les circonstances extérieures – qu’il s’agisse d’une pandémie ou d’une guerre – et quel que soit le chaos qui survient dans le monde qui nous entoure, la seule chose que nous pouvons préserver est ce qui se trouve dans nos cœurs, notre bonté et notre dignité », a-t-elle souligné.
Le mythe de la musique pentatonique
N’importe quel auditeur occasionnel peut dire si une musique sonne comme si elle était chinoise, mais les composantes techniques et structurelles de la musique chinoise – la musique chinoise traditionnelle et ancienne – échappent à la plupart d’entre nous.
« Beaucoup de gens pensent qu’elle est basée sur une gamme pentatonique, mais ce n’est pas le cas. Dans la Chine ancienne, il y avait trois échelles les plus couramment utilisées, mais toutes trois étaient des échelles à sept notes », a-t-elle dit. « Elles utilisaient vraiment les mêmes notes que celles que l’on trouve dans la musique classique occidentale. Mais, ce qui est différent, c’est la façon dont les notes sont utilisées et arrangées ; les règles musicales sont alors entièrement différentes. »
Qin Yuan a parlé d’étudier les arts chinois anciens tout comme les pianistes étudient non seulement les partitions de Bach, mais aussi sa vie, afin de comprendre ce que ce fervent luthérien a laissé dans sa musique. Il s’agit de regarder ces peintures de paysages et de savoir quels poèmes ont été composés en même temps que les peintures. C’est aussi lire le classique chinois Pérégrination vers l’Ouest tout en comprenant ce que l’auteur a vécu dans sa vie avant d’écrire l’histoire. L’immersion dans cette culture fait partie de ce qui fait de Qin Yuan l’un des principaux compositeurs de musique qui fusionne harmonieusement l’Orient et l’Occident. Ses œuvres comprennent la musique que l’on entend dans les spectacles de danse, où les anciennes mélodies chinoises prennent vie grâce aux arrangements et à la puissance d’un orchestre classique.
« Le pipa et l’erhu, que nous intégrons dans nos orchestres, sont deux des instruments chinois les plus distincts », a-t-elle dit.
Ces deux instruments sont très caractéristiques de la musique chinoise, il est donc essentiel de les comprendre un peu pour savoir comment exprimer la musique de manière appropriée.
« Le pipa est un instrument que l’on gratte et que l’on pince, de nombreuses notes individuelles et séparées sont jouées, mais l’effet est une longue ligne ininterrompue – c’est très intéressant, j’aime beaucoup cet instrument », a dit Mme Yuan.
« L’erhu est l’instrument qui se rapproche le plus de la voix humaine ; il n’a que deux cordes, qui sont jouées à l’aide d’un archet, mais sa portée et sa puissance expressives sont énormes », a-t-elle dit. Beaucoup de gens ont fait une comparaison entre les deux cordes de l’instrument et les deux bandes qui forment nos cordes vocales. L’erhu est un instrument souvent utilisé pour exprimer des émotions distinctes, du chagrin à l’espièglerie, de la nostalgie à l’exaltation.
« Il y a probablement plusieurs façons différentes d’interpréter la musique, mais j’ai essayé de laisser des indications très claires », a dit Qin Yuan, qui a passé en revue la partition avec l’éditeur à maintes reprises, faisant même attention à la quantité d’espace imprimée entre deux notes. « L’interprète dispose donc d’une grande liberté, et peut toujours trouver son chemin. »
Le 6e Concours international de piano NTD se déroulera à New York. Les demi-finales auront lieu le 31 octobre, les finales le 1er novembre et la cérémonie de remise des prix avec concert le 2 novembre. Les trois jours seront retransmis en direct. Pour plus d’informations sur les concours NTD, visitez le site Competitions.NTDTV.com.
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