L’état de santé physique et psychologique de Théo Clerc, un artiste détenu dans une prison près de Bakou, se détériore jour après jour, selon ses avocates qui déplorent des conditions de détention difficiles sur fond de tensions diplomatiques entre la France et l’Azerbaïdjan.
« L’inquiétude est sérieuse concernant son état physique et psychologique: son frère, qui lui a rendu visite en mai, a pu constater qu’il était victime de tics nerveux impressionnants, de trous de mémoire, et qu’il était très amaigri », expliquent Me Margot Fontaine et Me Camille-Balducci, dans un communiqué publié jeudi.
« Chaque jour qui passe menace l’intégrité psychique et physique de Théo Clerc », estiment-elles alors que celui-ci « doit payer pour l’eau potable et les produits de première nécessité ». « La nourriture doit être apportée par des tiers », « l’eau chaude n’est accessible qu’une fois par semaine, et il n’a pas le droit au courrier », détaillent-elles encore.
Pour un graffiti dans le métro
Agé de 38 ans, Théo Clerc avait été condamné le 10 septembre à trois ans de détention pour un graffiti dans le métro alors que ses deux co-accusés ont écopé, pour les mêmes faits, d’une simple amende. Le ministère français des Affaires étrangères a protesté à plusieurs reprises contre cette détention qu’elle juge « arbitraire » et une condamnation « inéquitable ».
Les tensions entre la France et l’Azerbaïdjan se sont exacerbées depuis la reprise de contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh par Bakou à l’issue d’une offensive éclair, en septembre 2023, au prix de l’exode de plus de 100.000 Arméniens. Bakou reproche le soutien de Paris à l’Arménie tandis que les autorités françaises accusent l’Azerbaïdjan d’ingérence dans ses territoires d’Outre-Mer, des allégations rejetées par Bakou.
Les « crimes » du « régime du président Macron »
Le président Ilham Aliev a réitéré mercredi ses attaques, dénonçant l’histoire coloniale de la France et les « crimes » du « régime du président Macron » dans ses territoires d’outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie, lors d’un discours à la COP29 qui se tient à Bakou depuis lundi.
En rétorsion, la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annulé sa participation à la conférence. Les avocates redoutent que ces nouvelles tensions n’empirent le cas de leur client.
Cette conférence « doit être l’occasion, tant pour la délégation interministérielle française sur place (…) que pour le représentant français au sein de la délégation du Parlement européen (…) d’aborder la situation de Théo Clerc, notamment avec Yalchin Rafiyev, vice-ministre des Affaires étrangères », écrivent-elles.
Contacté par l’AFP, le Quai d’Orsay n’a pas immédiatement réagi.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.