Tisséo, le réseau des transports en commun toulousain, était fortement touché mardi matin par une grève sur les salaires, occasionnant notamment pour la première fois un arrêt du métro, selon des sources concordantes.
Le conflit est lié aux négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires et à l’intégration dans ces dernières d’une clause de sauvegarde permettant de rattraper l’inflation.
« Ça n’est jamais arrivé que le métro s’arrête sur une journée entière en raison d’un mouvement de grève », a affirmé à l’AFP Stéphane Chapuis, secrétaire général de la CGT chez Tisséo, faisant état d’un arrêt total des deux lignes automatisées du métro, d’un trafic très perturbé sur le tramway et d’une circulation à 45% des bus.
En cause, le retrait de la clause de sauvegarde sur l’inflation
Ces chiffres étaient confirmés par le directeur général de Tisséo, Thierry Wischnewski, qui soulignait également que le métro n’avait jamais été arrêté depuis la mise en service de la première ligne, en 1993. « Chaque année, dans les NAO (…) on intègre la clause de sauvegarde, c’est ce qui nous permet l’année suivante de récupérer l’inflation : par exemple, en 2022, on a eu 1% d’augmentation (des salaires), l’inflation a été de 5,92%, au 1er janvier 2023, on a eu 4,92 de rattrapage », a expliqué M. Chapuis. « Et ça, cette année, ils ont décidé qu’ils ne nous les donneraient pas », a-t-il déploré.
Une proposition « raisonnable », pourtant rejetée
Selon M. Wischnewski, « ces dernières années, l’entreprise a pu aller jusqu’au niveau de l’inflation dans ses revalorisations de salaires sauf que depuis 2022 et 2023 au regard du taux élevé d’inflation, c’est devenu plus compliqué ». « La proposition qui a été faite cette année, elle est de 2,8% plus 1% si l’inflation dépasse les 5% et cette proposition a été rejetée, pour autant, je la qualifie de tout à fait raisonnable », a dit à l’AFP le directeur général de Tisséo.
Pour la CGT et les autres membres de l’intersyndicale (SUD, CFDT, FNCR), c’est au contraire « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » alors qu’« il y a un ras-le-bol général des salariés », selon M. Chapuis. La grève doit durer toute la journée de mardi et une assemblée générale du personnel, prévue à 11h30, doit décider de la suite du mouvement, selon la CGT.
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