Toulouse : obligés de fermer à 22h, les bars fustigent l’incompétence de l’État

Par Léonard Plantain
25 septembre 2020 21:28 Mis à jour: 25 septembre 2020 21:28

C’est officiel, à partir du lundi 28 septembre, à Toulouse et dans la métropole, les bars devront fermer à 22 heures maximum. Une mesure du gouvernement qui a suscité de vives réactions.

Depuis mercredi, la ville rose a été classée en « zone d’alerte renforcée » par le ministère de la Santé, entraînant la fermeture des bars à 22 h maximum, relate Actu.fr. Problème, de nombreux bars sont également des restaurants. Alors que faire ?

C’est une question que se pose Louis Ferrer, le gérant du Cosmopolitain situé près de la place Wilson : « Nous sommes à la fois un bar et un restaurant. Pourrons-nous fermer à 1 heure du matin comme les restaurants ? »

Une interrogation que se pose également Nicolas Barthélémy, le gérant de Café Ginette, aux Minimes. En effet, son établissement dispose d’une licence IV : « Nous sommes sous le choc, et dans l’expectative. Tout semble se faire dans la précipitation. Plutôt que de faire des contrôles et sanctionner uniquement les brebis galeuses, l’État préfère cibler toute une profession », déplore-t-il.

« Le Café Ginette, c’est 40 000 euros de masse salariale par mois. Pendant le confinement, l’État a payé 85 % de ce montant. Vous rajoutez à cela environ entre 12 000 et 15 000 euros de TVA par mois. Si nous fermons à 22 heures, cela représente environ 6 employés qui perdent 4 heures de travail par jour. Ces 24 heures seront-elles indemnisées ? Si la réponse est négative, nous allons mettre la clé sous la porte dans un mois. Si la réponse est positive, cela va coûter très cher à l’État français. L’argent public devrait plutôt servir à mieux contrôler les établissements qui ne respectent pas les mesures barrières », explique Nicolas Barthélémy.

Il ajoute également avoir toujours respecté les mesures sanitaires, « avec un marquage de la circulation au sol, du plexiglas au comptoir, des distributeurs de savon avec commande au pied, des masques ». De base, « nous avons perdu environ 30 places assises », précise-t-il.

Pour Philippe Belot, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) de Haute-Garonne, tout ceci est « absurde » : « Les subtilités grammaticales de l’État sont beaucoup plus vicieuses que cela. Il a été annoncé que les bars devront fermer au plus tard à 22 heures. La syntaxe est importante avec les politiques. En réalité, toute latitude est laissée au préfet pour juger de l’heure à laquelle ils vont nous imposer de fermer. Si le préfet décide 21 heures ou 20 heures, nous fermerons à 21 heures ou à 20 heures. 22 heures, ce n’est pas une limite en-deçà de laquelle nous sommes autorisés à travailler, c’est une limite maximale en deçà de laquelle des décisions locales encore plus restrictives peuvent être prises. Et le préfet peut très bien l’appliquer aux restaurants s’il le veut ! » dénonce-t-il.

Estimant que la profession est injustement montrée du doigt, il poursuit : « Est-ce dans nos cuisines que l’on cultive le virus ? Le virus circule avec une horloge au fond de la poche ? Cela me fait penser au nuage de Tchernobyl qui s’était arrêté aux frontières de la France. S’il a manqué de masques au début de la crise, est-ce de notre faute ? S’il n’y avait pas assez de respirateurs, est-ce de notre faute ? Si nous manquons aujourd’hui de places dans les hôpitaux, est-ce de notre faute ? »

« Et à côté de cela, le même gouvernement – à travers ses préfets – laisse se dérouler des fêtes et des rassemblements en extérieur sans intervenir. Regardez les quais de la Daurade, c’est la fête à Neu-Neu, c’est n’importe quoi. On laisse les gens se regrouper sur la voie publique, on laisse faire », déplore-t-il.

Concernant Toulouse, « on sort à peine la tête de l’eau, et l’État nous enfonce et nous désigne à la vindicte populaire. L’État a besoin d’un bouc émissaire pour éviter de reconnaître son incompétence. Sauf que derrière, il va falloir que quelqu’un paye. Qui va payer les millions de chômeurs ? Les entreprises sont exsangues […] L’État va devoir payer, donc les impôts vont augmenter », conclut-il, pointant du doigt que les mesures annoncées provoqueront plus de chômeurs que pour Airbus.

FOCUS SUR LA CHINE – Une série d’explosions à Pékin



Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.