Toulouse : aucune rémunération pour les étudiants infirmiers mobilisés comme aides-soignants

Par Léonard Plantain
6 novembre 2020 18:40 Mis à jour: 6 novembre 2020 18:40

Afin d’aider à faire face à la reprise du Covid-19, à la demande du gouvernement, les étudiants infirmiers de Toulouse ont été réquisitionnés pour le CHU de la ville en tant qu’aides-soignants. Cependant, étant non rémunérés, ils estiment ne pas être « valorisés à leur juste valeur » et craignent que leur formation de base soit « tronquée » par la situation.

Dans un mail de la direction du CHU de Toulouse à l’attention des étudiants infirmiers, celui-ci indiquait : « Dans le cadre de la reprise de l’épidémie et des fortes tensions que connaissent les établissements de santé, les cadres des services où vous êtes affectés (CHU et hors CHU) peuvent vous solliciter sur des missions aide-soignant au regard de leurs besoins RH. C’est une contribution à la gestion de crise demandée par le Ministère aux étudiants en santé et donc ce n’est pas sur la base du volontariat mais bien sur celle des besoins du terrain ».

Ainsi le message est clair : ils n’ont pas le choix, les étudiants infirmiers de Toulouse sont donc depuis quelques jours réquisitionnés à la demande du gouvernement pour des missions d’aide-soignants, au sein du Centre hospitalier universitaire, relate France 3 Régions. Une mobilisation forcée qui a cependant du mal à passer pour beaucoup d’entre eux et pour plusieurs raisons.

Selon Zoé Galibert, étudiante en 2e année à l’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) du CHU et présidente du BDE des Nuits Blanches : « Ils ont tout d’abord l’impression qu’avec cette convocation, leur formation va être tronquée. »

En effet, afin de mettre en pratique leurs connaissances, ces étudiants bénéficient de stages au sein des établissements de santé. Stage dont une partie du temps va maintenant être consacrée à une mission d’aide-soignant (une semaine est réquisitionnée pour 5 semaines de stages et 2 semaines sont réquisitionnées pour 10 semaines de stage).

Pour Chloé Viudès, étudiante en 3e année à l’IFSI : « Pour ma part, je serai diplômée d’ici 5 mois, mais je n’ai pas la certitude d’acquérir tous les savoirs et la pratique auxquels je devrais avoir droit. Sur mes 10 semaines de stage, 2 seront consacrés à du travail d’aide-soignant et non pas d’infirmière. Et surtout, nous ne sommes plus encadrés durant cette période », déplore-t-elle.

D’autant que ces dernières semaines, les cours au sein de l’institut sont tenus à distance, ce qui accroit l’inquiétude « d’un apprentissage au rabais », redoute l’étudiante.

De son côté, Zoé Galibert précise : « Être aide-soignant ne nous pose aucun problème. À l’issue de notre première année nous avons une équivalence pour ce métier, mais nous avons aussi notre formation à continuer. Nous aimerions être plus valorisés. »

En résumé, il s’agit pour eux d’obtenir un véritable contrat à durée déterminée et une rémunération digne pour ce travail. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Car dans le cadre de ces réquisitions, « Ces affectations sont comptabilisées comme du temps de stage et ne sont pas rémunérées par l’établissement », a précisé la direction du CHU aux étudiants.

À noter que les étudiants de Toulouse ne sont pas les seuls dans cette situation, c’est aussi le cas pour les étudiants parisiens, comme l’indique ce tweet :

Au total, c’est plus de 500 étudiants de 2e et 3e années de formation en soins infirmiers qui doivent réaliser leurs stages, et donc possiblement ces réquisitions. En effet, bien que cette aide « forcée » soit la bienvenue pour le CHU, tous les étudiants ne seront pas pour autant mobilisés, cela dépendra des besoins du moment.

Quoi qu’il en soit, pour Zoé Galibert et Chloé Viudès, une chose est sûre : elles ne souhaitent pas faire partie des étudiants qui seront désignés à vie comme « les diplômés du Covid ». Pour la suite, l’avenir nous le dira.

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