Âgé de seulement 30 ans, Kevin s’est donné la mort dans la rue à Toulouse le 13 novembre dernier. Le drame de ce SDF qui vivait dans la rue par choix fait remonter le problème du suicide chez les sans-abri, un phénomène qui s’est accru avec le confinement, selon le responsable de l’association La Maraude des anges.
Il avait tout pour être heureux : une famille soudée, un diplôme de cuisinier, un travail, un appartement. Toutefois, Kevin, était un grand sentimental et a décidé, par amour, de suivre son amoureuse qui l’a convaincu de tout quitter pour aller vivre dans la rue.
« Il marchait à l’affectif. Il ne supportait pas d’être seul », explique à France 3 Marc Perez, le fondateur de l’association La Maraude des anges. Une fois dans la rue, il a fait de mauvaises rencontres, indique l’homme qui a essayé de l’aider pendant un an.
L’association avait en effet essayé de convaincre le jeune SDF de prendre un appartement et avait même fait une demande de logement social pour celui qui leur répondait à chaque fois : « J’ai envie de m’en sortir, mais ma copine ne veut pas…. »
Kevin faisait souvent la manche dans le centre-ville de Toulouse, régulièrement accompagné par sa compagne du moment. Sa dernière amoureuse l’a quitté la semaine dernière. Ne supportant pas la solitude, il a fini par se suicider.
« Kevin est parti paisiblement dans son sommeil, le vendredi 13 novembre 2020 », a écrit La Maraude des anges sur sa page Facebook dans un hommage publié à la demande du père du jeune trentenaire. Le papa n’avait plus revu son fils, qui avait coupé le contact, depuis janvier 2019.
« Il avait quelques problèmes avec la boisson et a accumulé les mauvaises passes, mais jamais je n’aurais pensé qu’il en arriverait un jour à ça », témoigne le papa, la voix sanglotante.
« Cette mort, c’est le drame de la solitude », assure Marc Perez, qui rappelle qu’il y a de plus en plus de jeunes SDF qui se suicident, en particulier depuis le début de la crise sanitaire, qui est « aussi une crise économique ».
« Il y a moins de gens dans la rue et ils donnent moins aux personnes qui font la manche », explique celui qui s’occupe des plus démunis qui sont encore plus exclus que jamais aujourd’hui.
Selon une étude publiée par le Collectif des morts de la rue, le taux de suicides chez les personnes sans domicile en France se situerait aux alentours de 4 % en 2019. À titre de comparaison, il est de 0,0001 % dans le reste de la population française.
Il est évidemment impossible de savoir exactement combien de suicides il y a chez les sans-abri chaque année, mais si l’on reporte le chiffre de 4 % à l’estimation du nombre de SDF de 300 000, rapporté par la Fondation Abbé Pierre le 15 novembre dernier, cela signifierait qu’il pourrait y avoir environ 12 000 suicides de sans-abri en France chaque année.
Quoi qu’il en soit, les confinements et la crise n’ont rien arrangé, loin de là, et les associations qui viennent en aide ont de plus en plus de pain sur la planche pour aider les plus démunis et on peut s’attendre à ce que le nombre de suicides parmi cette tranche de population augmente.
Peut-on compter pour autant Kevin comme une victime collatérale du confinement, comme la restauratrice bretonne ou la jeune coiffeuse belge qui ont toutes deux mis fin à leurs jours tout récemment parce que leur commerce était considéré non essentiel ? Kevin n’est plus là pour témoigner.
La famille du jeune homme n’ayant pas les moyens de payer les frais d’inhumation, l’association La Maraude des anges a lancé une cagnotte sur Leetchi pour récolter la somme nécessaire afin d’offrir des funérailles dignes de ce nom à Kevin. Plus de 6 000 euros ont déjà été récoltés.
« Nous gardons en nous le souvenir d’un jeune homme souriant, accueillant et courtois », écrit l’association qui lui rend hommage.
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