Fin mars, Charlotte Lopes, une élève infirmière originaire de Toulouse, a décidé de partager son témoignage sur internet, après avoir guéri du coronavirus.
Au début de son témoignage, elle décrit : « Je suis élève-infirmière en première année. J’ai 20 ans. Je suis en stage dans un service psychiatrique depuis maintenant 4 semaines. Nous sommes le 17 mars 2020. Je commence à ressentir des douleurs musculaires importantes, mais je n’en tiens pas rigueur. Après tout, nous sommes actuellement dans une atmosphère relativement stressante au vu de la situation sanitaire dans laquelle se trouve notre pays. »
Le lendemain, le mercredi 18 mars elle explique avoir « toujours les mêmes courbatures, quelques maux de tête et de la fatigue. Mais pas de quoi s’inquiéter », pour elle, « ce n’est qu’une simple grippe, qui touche les personnes âgées ainsi que les personnes immuno-déprimées, je n’ai que 20 ans, le risque d’attraper ce virus est minime. »
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Cependant, dans la nuit du 18 mars au 19 mars, son état se détériore un peu plus : « Courbatures, fièvre, nausée, diarrhée. Je me pose de plus en plus de questions. Mais pas de panique, ne surtout pas laisser la psychose prendre le dessus. Après tout, ce n’est qu’une simple grippe. »
Jeudi 19 mars, à la suite d’un appel avec un infirmier la notifiant qu’elle a été en contact avec des personnes infectées, elle prend rendez-vous avec son médecin traitant, sans trop s’inquiéter. Cependant, malgré sa bonne volonté, elle constate que les symptômes deviennent de plus en plus difficile à gérer, et la panique et la peur se font sentir. Après avoir été auscultée chez son médecin, un test de dépistage du coronavirus lui est prescrit et elle est envoyée vers un laboratoire pour réaliser le test le plus rapidement possible.
Au vendredi 20 mars, elle explique : « Je reste allongée dans mon lit. Je peux à peine bouger, aucune position n’est antalgique, j’ai de la fièvre, elle n’arrive pas à redescendre. Les maux de tête sont de plus en plus importants. Samedi 21 mars, je reçois un appel du laboratoire. La femme me dit alors que je suis positive à ce fichu virus. »
Dimanche 22 mars, elle décrit : « Il est 19 h 30, j’appelle mes parents, en pleurs. Je leur dis que je n’en peux plus, j’ai de plus en plus de mal à respirer et que je suis épuisée. Mes parents me disent alors d’appeler le SAMU. J’essaye de les appeler, en vain. Ils sont submergés eux aussi par les appels. Je n’arrive plus à respirer. »
Vers 21 h, les pompiers sont finalement arrivés. Elle est ensuite prise en charge à l’hôpital, dans un service où sont installées les personnes atteintes du coronavirus de Wuhan. Divers examens sont réalisés, elle ne se sent vraiment pas bien, mais sa seule pensée à ce moment est « je ne veux pas mourir ». Charlotte explique ensuite voir l’inquiétude et la détresse de la situation dans le regard des soignants qui viennent à tour de rôle.
Elle décrit : « Je pense à toutes les belles choses que j’ai vécues ces derniers temps, que ce soit en amour, en amitié, ou les moments partagés avec ma famille. Je pense à me battre. Je pense surtout à ce moment-là qu’il n’y a pas de traitement et que le seul traitement contre ce virus, c’est mon corps. »
Le 24 mars, son état finit par se stabiliser. Le lendemain le médecin lui demande si elle est capable de de sortir aujourd’hui. « Je lui réponds que oui. Rien que d’entendre le mot ‘sortie’ me redonne le sourire et de l’espoir. Il me dit tout de même de rester vigilante, car on ne sait pas comment le virus évolue. »
Charlotte explique maintenant qu’elle est en rémission : « Je n’ai que 20 ans et pourtant j’ai été atteinte de ce fichu virus qui m’a tuée à petit feu. Je remercie mon petit corps d’avoir tenu le coup, même s’il va mettre du temps à s’en remettre. »
Avec cette expérience, bien que difficile, elle se sent également confortée dans le fait d’être infirmière, d’être au chevet des patients et de s’y mettre corps et âme.
Elle conclut par un message positif, puis ajoute : « On risque nos vies pour vous, alors protégez-nous et sauvez-nous en restant chez vous. Ce n’est pas seulement aujourd’hui qu’il faut nous applaudir, que ce soit le personnel médical ou paramédical, mais tout le temps. »
Pour lire son partage au complet, vous pouvez vous rendre sur sa page Facebook, sur ce post :
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