La plaignante affirme notamment que son passeport lui a été confisqué par ses anciens employeurs présumés.
Âgée de 38 ans, la plaignante est originaire du Sénégal. Employée comme femme de ménage par une famille sénégalo-libanaise établie à Toulouse, elle affirme avoir été « réduite au rang d’esclave pendant cinq ans », écrit La Dépêche.
« J’ai connu mes futurs employeurs à Dakar, au pays. Ils étaient très fortunés et cherchaient du personnel de maison pour la France », raconte la trentenaire dans les colonnes du quotidien régional.
Après un essai de quelques semaines qui s’avèrera concluant, elle rentre au Sénégal avant de revenir en France avec un visa d’une durée d’un mois pour travailler à nouveau chez la famille sénégalo-libanaise installée dans la Ville rose.
« Lorsqu’elles sont venues me chercher à l’aéroport, ma patronne et sa fille m’ont pris mon passeport. Je dormais sur un matelas que je transportais d’un appartement à l’autre en fonction des tâches que l’on me confiait. Les enfants et le frère de mon chef habitaient le même immeuble, ils me partageaient entre eux », explique-t-elle.
« Je n’avais pas le droit de me rendre à l’église tous les week-ends, mes appels téléphoniques étaient limités, je devais cuisiner tous les jours pour 10 personnes et faire le ménage. Lorsque je sortais, je devais mentir si l’on me demandait ce que je faisais ici. Il ne fallait pas que l’on sache que je travaillais », ajoute la jeune femme.
« Elle a profité que ces tyrans soient en vacances pour chercher ses papiers et s’enfuir avec l’aide d’autres salariés de maison », poursuit son avocate Maître Judith Amalric-Zermati.
À Toulouse, une employée de maison porte plainte pour esclavage https://t.co/1K8omEJMDI
— La Dépêche 31 (@ladepeche31) September 8, 2019
« Pas d’esclavagisme dans cette affaire »
Si celle-ci a attaqué la famille accusée d’avoir exploité sa cliente pour « traite d’être humain » et « emploi d’un étranger sans titre et aide au séjour irrégulier », le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de ne pas retenir le premier chef.
Les ex-employeurs présumés de la plaignante comparaîtront néanmoins bel et bien devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour « emploi d’un étranger sans titre et aide au séjour irrégulier ».
« La justice a définitivement tranché, il n’y a pas d’esclavagisme dans cette affaire, cela reste un conflit en droit du travail », observe Maître Alexandre Martin, l’un des avocats des défendeurs.
« Mes clients contestent totalement avoir fait travailler cette jeune femme qui était reçue dans un contexte quasi familial depuis des années », ajoute-t-il.
« Les éléments incontestables du dossier montrent qu’elle disposait d’un téléphone, qu’elle avait de l’argent de poche pour se faire plaisir, qu’elle était libre de ses mouvements et partait même en vacances avec mes clients. On est loin de la supposée exploitation », poursuit Me Martin.
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