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Tour de France : « des jeunes aussi bons, ça me rassure » par rapport au dopage

juillet 9, 2024 17:28, Last Updated: juillet 9, 2024 17:33
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Porteur du maillot blanc pendant dix jours sur le Tour de France en 2004, Sandy Casar se dit « rassuré » dans un entretien à l’AFP de voir les jeunes aussi précoces aujourd’hui par rapport à sa génération, gangrénée par les affaires de dopage.

L’ancien coureur de FDJ, qui a remporté trois étapes du Tour et terminé dixième du général en 2009, estime s’être fait « voler » par des coureurs comme Lance Armstrong.

Mais le Francilien de 45 ans, qui accompagne des invités sur le Tour pour un parraineur, veut croire à la probité des nouveaux champions comme Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar ou Remco Evenepoel, l’actuel porteur du maillot blanc de meilleur jeune.

Que représente le fait de porter le maillot blanc sur le Tour ?

« C’est une fierté. Tous les matins, tu es en première ligne, tu as des photos, la reconnaissance du public. Aujourd’hui, il est peut-être un peu moins important parce que tu te retrouves avec le maillot blanc qui gagne le Tour comme Pogacar. Pour moi, c’est une bonne chose. Ça veut dire qu’il y a eu un vrai changement dans le cyclisme. »

Quel changement ?

« Dans mes années, où je me faisais voler, tu ne pouvais pas gagner le Tour parce que tu te battais contre Armstrong, Ulrich, etc. Voir les jeunes aussi bons d’entrée, ça me rassure. Bien sûr que les entraînements ont changé. Mais pour moi la raison principale, c’est que tout le monde aujourd’hui est à égalité. »

Vous pensez que le cyclisme est plus propre désormais ?

« Je me trompe peut-être mais pour moi aujourd’hui ce n’est pas du dopage, c’est de l’optimisation. Quand les coureurs arrivent dans la dernière ascension après 180 km, ils la montent aussi bien que s’ils avaient seulement fait dix bornes. Parce que tout a été calculé, les sucres, les minéraux au bon moment. Les équipes font des prises de sang pendant les entraînements. Les coureurs sont devenus des Formule 1 et une Formule 1 tu ne l’emmènes pas faire le plein au Super U du coin. »

Comment expliquez-vous alors que les coureurs ne sont jamais allés aussi vite ?

« Il faut vraiment voir à quel point le matériel a évolué. J’aimerais revenir dix ans en arrière juste pour essayer ces nouveaux vélos. Ça va cinq kilomètres à l’heure plus vite simplement à cause de la machine. Dans le chrono, j’ai suivi Evenepoel dans les descentes, il était à 90 km/h. »

Les Evenepoel, Vingegaard ou Pogacar sont irréprochables ?

« Déjà génétiquement à la base, ils sont au-dessus, ce sont des grands champions. Et après, on leur met les moyens pour être à 100% toute la journée. »

Vous auriez aimé courir aujourd’hui ?

« Si j’avais été de cette génération-là, j’aurais eu un palmarès complètement différent. En 2006, quand j’ai fait sixième du Giro, je ne me battais pas pour la victoire. C’étaient des vitesses impossibles pour moi qui ne trichais pas. Mais jamais je ne pourrais être coureur aujourd’hui. Je n’y arriverai pas. »

Pourquoi ?

« C’est trop robotisé. Aujourd’hui un coureur, même s’il a peur dans une descente par exemple, est obligé d’y aller parce que tout est enregistré dans son compteur. Et le soir son patron lui dit: +pourquoi t’as arrêté de pédaler?+ Enlever le capteur de puissance redonnerait la main au coureur. Aujourd’hui, il n’a plus le droit de rien faire. Il est tout le temps fliqué. Et c’est de pire en pire. »

Vous avez connu les débuts des compteurs ?

« La première fois que j’ai mis le capteur de puissance à l’entraînement, je devais faire 300 watts pendant 3 heures à 90 tours minute. J’ai fait 298 watts en 3h10 à 89 tours minute. On m’a dit: +ce n’est pas ce que je t’ai demandé+. Je m’étais aussi arrêté parce que je passais devant chez ma mère et je voulais lui dire bonjour. Pareil, on m’a dit: +tu ne t’arrêtes pas+. Ça c’était en 2011. Vous imaginez aujourd’hui ? »

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