Remco Evenepoel et Tadej Pogacar sont venus sur le Tour de France pour s’amuser, et ils se sont bien trouvés: même génération, même talent sur le vélo et même aisance en public, les deux feux follets semblent prendre plaisir à courir ensemble.
« Ils se ressemblent parce qu’ils ont l’ambition d’être des leaders, et ils courent comme des leaders », explique à l’AFP Joxean Fernandez Matxin, le directeur sportif du Slovène.
« Pogi », 25 ans, et Evenepoel, 24 ans, partagent un goût pour l’offensive dont ils ont fait étalage depuis le Grand départ de Florence. Et leur présence plus que régulière sur le podium à l’issue des étapes leur permet de se retrouver pour échanger, souvent devant les caméras, et de cultiver une amitié naissante.
Mais c’est d’abord en course que leur ressemblance et leur complicité ont crevé l’écran. Loin des schémas classiques, ils ont tenté de dynamiter la neuvième étape, celle des chemins blancs autour de Troyes, se relayant avec gourmandise pour mettre au supplice les autres leaders du classement général.
Tout le monde sait que Tadej et moi, on aime bien rouler
« Tout le monde sait que Tadej et moi, on aime bien rouler des étapes comme des classiques », assurait le Belge au lendemain de cette journée folle.
Chapeau à Remco, c’est sympa de courir contre lui.
« Chapeau à Remco, c’est la première fois qu’on court un grand Tour ensemble, c’est sympa de courir contre lui. C’est vraiment bien de voir un gars y aller à fond », lui avait répondu le champion de Komenda, autant pour assurer Evenepoel de son admiration que pour envoyer un message à son rival Jonas Vingegaard.
Le Danois avait refusé de relayer les deux artificiers du jour, quitte à s’en attirer les foudres dans la foulée. Son pragmatisme, voire sa prudence, avait été vertement critiqué par les deux coureurs, signe d’une différence de mentalité entre deux façons de voir le cyclisme.
« Je connais Remco depuis des années parce que j’ai travaillé avec lui quand j’étais à la Quick Step, ils ont beaucoup en commun avec Tadej », confirme Matxin.
« Ils partagent plusieurs choses, par rapport à leur personnalité de gagnants, de tout faire en fonction de cela, d’être ambitieux, ils sont très similaires dans leur fonctionnement de vainqueurs », poursuit-il.
Et pour gagner, les deux hommes gagnent cette année. Pogacar a mis la main sur le maillot jaune et semble se diriger vers un doublé Giro-Tour inédit depuis 1998, en ayant remporté deux étapes dans les Pyrénées lors de cette édition.
Evenepoel, pour son premier Tour de France, a lui frappé fort en remportant le contre-la-montre lors de la septième étape, et est bien accroché à la troisième place, derrière Vingegaard.
Le champion du monde 2022 s’impose comme le troisième homme en montagne derrière les deux derniers vainqueurs de la Grande boucle, et n’a pas caché son admiration pour Pogacar après l’ascension supersonique du Plateau de Beille dimanche.
La performance de Tadej était énorme, exceptionnelle
« La performance de Tadej était énorme, exceptionnelle, une des meilleurs jamais vue dans l’histoire du cyclisme », a salué le « Petit cannibale », troisième de l’étape en ayant lui aussi battu le record de la montée jusque-là détenu par Marco Pantani.
La veille, les deux gamins espiègles avaient longuement plaisanté au sommet du Pla d’Adet, théâtre d’une nouvelle démonstration du vainqueur des Tours 2020 et 2021.
« J’aime bien voir ton cul », avait dit Pogacar à son nouvel ami en zone protocolaire, ce à quoi le Belge lui avait rétorqué: « J’aimerais voir le tien plus souvent, et pas à 500 mètres! »
Une scène représentative de leur relation, « sur le ton de la blague mais avec sérieux » selon Matxin, qui a fait le tour des réseaux sociaux, où leurs facéties participent à leur starification.
La symbiose pourrait se poursuivre jusqu’à la fin du Tour, où leurs objectifs ne sont, pour l’heure, pas objet de conflit. Mais l’amour de vacances finira par passer au tamis de la compétition, tant les deux hommes chassent sur des terrains similaires, des grands Tours aux classiques.
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