« Aucune victoire ne me fera changer d’avis », dit Thibaut Pinot en confirmant sa retraite à la fin de saison, malgré l’engouement populaire qui l’accompagne dans ce Tour de France au point de parfois lui faire « peur ».
« La folie est montée d’un cran par rapport aux autres années. Ça me fait même un peu peur, moi qui suis un peu sauvage et timide. Mais heureusement qu’ils sont là. Le plaisir que je trouve dans le Tour de France, il est là », a déclaré le coureur de Groupama-FDJ à quelques journalistes lors de la journée de repos lundi.
« J’ai envie de leur rendre aussi, encore plus cette année. C’est frustrant d’être acteur sans vraiment l’être », a ajouté le Franc-Comtois de 33 ans qui rangera le cuissard après le Tour de Lombardie en octobre.
Il n’y a vraiment plus de doute
« Il n’y a vraiment plus de doute. Je pense avoir fait le tour de la question. Mentalement, je suis prêt à arrêter. Aucune victoire ne me fera changer d’avis », a-t-il insisté.
Avant, il va encore tenter de se glisser dans une échappée sur le Tour et pourquoi pas viser une étape, même s’il n’y croit pas vraiment.
« Il y a de grandes chances que mon tour soit passé. Ça aurait peut-être été trop beau de gagner sur mon dernier Tour. Beaucoup de gens en rêvaient mais j’étais lucide. Je savais que ça allait être dur », a-t-il estimé.
Cela n’empêche pas les pancartes Pinot de fleurir partout: « Wonder Pinot », « Retraite à 33 ans, Pinot Président »… « A l’étranger, ils ne doivent pas trop comprendre. Au bord de la route, je suis loin d’être le meilleur. Et pourtant, je suis l’un des plus encouragés. Je n’ai pas le palmarès d’un Julian (Alaphilippe), je ne pense pas avoir marqué la décennie du vélo », assure Pinot, vainqueur du Tour de Lombardie et de trois étapes du Tour de France notamment.
« Aller au jardin tranquille, tout seul »
Une fois sa carrière finie, il va « aller au jardin tranquille, tout seul » pour goûter au « silence », chez lui à Mélisey, en Haute-Saône.
Interrogé sur ce qu’il aura aimé chez le coureur Thibaut Pinot, il a évoqué le « côté un peu décalé » de quelqu’un « qui vit tout simplement en dehors du vélo » et pas « comme un moine » uniquement focalisé sur la performance.
« Aujourd’hui je pense qu’il y en a beaucoup qui ont perdu cette notion de vivre, tout simplement », a-t-il insisté: « c’est inconcevable d’avoir un coureur comme moi dans certaines équipes ».
D’un autre côté, il n’aura pas aimé « le côté frustrant quand on me voit à la télé toujours traîner derrière parce que c’est le seul endroit où je me sens bien dans le peloton ».
« J’ai pas mal d’appréhension sur la chute, sur la nervosité du peloton. Il y a beaucoup de chose que je changerais chez moi si je pouvais », a-t-il dit.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.