Une belle opération et après ? Thibaut Pinot et Guillaume Martin, qui ont pris la fuite dans l’échappée si longue à se matérialiser dans la 12e étape entre Roanne et Belleville, ont repris trois minutes au classement général du Tour de France. Suffisant pour revenir dans le jeu ?
« Mon objectif reste toujours le même: aller dans les échappées et aider David (Gaudu), balaie Thibaut Pinot, remonté à la dixième place, à six minutes et demie de Jonas Vingegaard. « Je m’attends à perdre du temps dans le Grand Colombier (vendredi). Pour l’instant, le classement général ne m’intéresse pas. Je n’étais pas dans une grande journée, c’était sauve-qui-peut. »
L’homme de Mélisey a développé une allergie au classement final à Paris, ne supportant pas le poids des attentes sur ses épaules depuis son podium à 24 ans en 2014. « Je ne veux plus avoir toute cette pression, tous ces mecs autour de moi », reconnaissait-il auprès du quotidien L’Equipe juste avant le Tour.
La course d’attente n’est pas non plus dans l’ADN du grimpeur franc-comtois. Et c’est sans doute loin d’être anecdotique si son épopée malheureuse de 2019 s’est écrite d’abord dans ces mêmes vallons du Beaujolais que jeudi. Dans une 8e étape entre Mâcon et Saint-Etienne qui empruntait aussi le col de la Croix Montmain. Prémisse d’une journée où il s’était lancé dans une folle cavale avec Julian Alaphilippe pour reprendre 28 secondes sur les autres favoris (en comptant les bonifications) et s’installer au troisième rang.
En mode Giro 2023 ou Vuelta 2018
Son dernier Giro au printemps, terminé à la cinquième place, en ramenant le maillot « azzurro » du classement de la montagne et en passant près de deux victoires d’étapes (deux deuxièmes places) peut lui montrer la voie.
« Si ma carrière était à refaire, je la ferais en mode Giro 2023 ou Vuelta 2018, où je m’accroche tous les jours, je perds du temps certains jours, le lendemain je suis à l’attaque. Sans équipier, sans tactique particulière, à l’instinct, à l’envie, livrait d’ailleurs Pinot toujours à L’Equipe. J’aurais gagné bien plus d’étapes. »
Reste à savoir si la méthode est applicable dans une course aussi cadenassée que le Tour où tout est décuplé. Pour preuve, AG2R-Citroën a longuement travaillé en tête du groupe maillot jaune pour « faire plier les coureurs piégés derrière », a assuré son directeur sportif Julien Jurdie. Dans l’espoir de propulser son Autrichien Felix Gall de la 16e à la 12e place et, au passage, ne pas se faire doubler par Guillaume Martin.
Guillaume Martin, des jambes qui répondent bien à nouveau
Vaine tentative, le coéquipier du vainqueur du jour, Ion Izagirre, a grignoté cinq places pour se repositionner au 13e rang, à 57 secondes du dixième, Thibaut Pinot.
« Je suis content d’avoir des jambes qui répondent bien à nouveau », apprécie Guillaume Martin, huitième de la Grande boucle 2021. « Beaucoup de choses sont encore possibles, ça passera peut-être par des échappées. »
Après tout, lui comme Thibaut Pinot, revenu à 32 secondes de son leader au sein de Groupama-FDJ, David Gaudu, ne représentent pas de danger pour les deux ogres de la Grande boucle, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, les toisant du haut de leurs six minutes d’avance.
« Guillaume a toujours bien figuré dans les classements généraux des grands tours en prenant les échappées », rappelle le manager général de son équipe Cofidis, Cédric Vasseur, sur France Télévisions. « Ça le rassure, c’est un coureur qui a besoin d’être à l’avant, dans le mouvement, je pense que cette étape marque un tournant dans son Tour de France. »
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