Les compteurs s’affolent… Parti depuis un mois pour boucler un tour du monde en solitaire, François Gabart file à des vitesses hallucinantes, et n’en finit plus de battre les temps de passage : il a atteint dimanche le Cap Horn avec deux jours d’avance.
Le surdoué de la voile justifie sa réputation… Pour sa première tentative de record autour du monde en solitaire avec un trimaran géant (Macif), il signe jusqu’ici un quasi sans-faute.
En atteignant dimanche le rocher mythique en 29 j 3 h 15 min, soit plus de 2 jours de mieux que le temps de référence établi sur ce tronçon en 2016 par Thomas Coville (31 j 11 h 30 min), le vainqueur du Vendée Globe en 2013 se positionne idéalement pour la suite.
Pourtant, malgré cette impressionnante avance, rien n’est encore joué. Car c’est après le Cap Horn, lors de la remontée de l’Atlantique, que tout devrait se jouer. Et il aura besoin d’un peu de réussite pour faire tomber le record de 49 jours et 3 heures du tour du monde de Coville en 2016.
« Dans la remontée de l’Atlantique, c’est là que écarts se font et se défont généralement. François peut tomber sur une période où il n’y a pas de vent au large des Açores comme sur de bonnes conditions. L’anticyclone des Açores est un bel arbitre », analyse pour l’AFP le routeur Christian Dumard.
« Il peut aller plus vite et mettre 45 jours. Mais ça peut être 50 ou 55 jours, il n’a pas toutes les cartes en main. Il est pour l’instant difficile d’avoir une idée sur comment ça va s’enchaîner à partir du Brésil et jusqu’à l’arrivée », poursuit-il.
Battre le record de Thomas Coville ?
Gabart est parti le 4 novembre au large d’Ouessant pour tenter de battre le record que Coville (Sodebo) a établi le 25 décembre 2016 (49 j 3 h 4 min), à sa 5e tentative. Un an après l’exploit de Coville, Gabart, marin de talent de 34 ans, pourrait bien mettre une grande claque à ce record.
Son avance, il la doit d’abord à la fenêtre météo exceptionnelle au départ suivie d’une descente de l’Atlantique idyllique, lui permettant de se positionner avec une belle avance à l’approche du cap Horn. Et il tient son bateau à des allures moyennes impressionnantes (plus de 32 nœuds, soit 60 km/h).
Outre ce dernier record signé au cap Horn, il a battu celui de la plus grande distance parcourue en 24 heures (851 milles soit 1576 km), celui du passage au cap de Bonne-Espérance (11 j 20 h 10 min) et au cap des Aiguilles (11 j 22 h 20 min). Le temps de passage au cap Leeuwin a aussi été amélioré (19 j 14 h 10 min).
« Je suis allé vite dans l’Atlantique sud, ça m’a permis de prendre de l’avance. Si j’ai fait ces distances-là, c’est aussi parce que j’ai eu des conditions exceptionnelles », a souligné Gabart lors d’une vacation avant le passage au cap Horn.
Un marin complet
Son avance, Gabart l’a doit surtout à une route plus courte qu’il a pu faire dans la descente de l’Atlantique en contournant l’anticyclone de Sainte-Hélène.
« Je me suis attaqué à ce record en sachant que ce serait difficile. J’ai eu cette chance d’être devant au début, c’est plutôt génial. J’ai la trace du bateau de Sodebo sur mon ordinateur, je regarde mais j’essaie de m’en affranchir au maximum pour bien gérer ma course », a-t-il assuré.
Gabart manie avec une grande habilité son bateau, bien plus rapide que celui de Coville, vieux de 10 ans. Le maxi-trimaran Macif a été mis à l’eau à l’été 2015.
« François fait un super travail », souligne le navigateur Loïck Peyron. « Il a l’outil qu’il a conçu, une météo impressionnante dans l’Atlantique et une pincée de chance indispensable. Il a l’intelligence globale, c’est un marin complet ».
Il reste maintenant moins de 20 jours à Gabart pour créer l’exploit (il doit arriver avant le 23 décembre à 12h09 heure française/11h09 GMT)). Et c’est dans la remontée de l’Atlantique que le facteur chance est le plus important.
I.M. avec AFP
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