La France a engrangé des recettes « record » en 2022 grâce au tourisme international, frôlant les 58 milliards d’euros, mais si elle dépasse son niveau d’avant-pandémie elle reste encore au coude-à-coude avec sa grande rivale, l’Espagne.
« La France renforce son attractivité en termes touristiques : il y a un retour des touristes internationaux qui ont dépensé davantage dans l’Hexagone », s’est félicitée auprès de l’AFP la ministre du Tourisme Olivia Grégoire.
« À fin décembre 2022, les recettes du tourisme international en France sont en hausse de 1,2 milliard d’euros par rapport à leur niveau de 2019 », selon une note de conjoncture publiée par l’agence Atout France, chargée de la promotion du tourisme français à l’étranger. Un résultat qui s’explique « par le retour des clientèles européennes et des Américains » mais aussi par les hausses de prix, ce « qui augmente mécaniquement les recettes en valeur », selon Atout France.
Parmi les clientèles étrangères qui ont le plus dépensé en France en 2022 figurent les ressortissants de trois pays frontaliers : la Belgique avec 7,3 milliards d’euros, l’Allemagne avec 6,5 milliards et le Royaume-Uni avec 6,2 milliards. Les États-Unis se classent à la 5e place avec 5,6 milliards d’euros de dépenses cumulées en 2022.
Renforcer l’offre touristique au plan qualitatif
Sur le plan des recettes issues du tourisme international, la France reste devancée par l’Espagne, qui retrouve en 2022 la première place européenne puisque Madrid avait déjà atteint 64,8 milliards d’euros à la fin du mois de novembre. C’est une vieille bataille de podium entre les deux pays : la France s’enorgueillit d’être la première destination mondiale devant l’Espagne alors que cette dernière devance l’Hexagone en terme de recettes internationales.
Selon Exceltur, l’organisation patronale espagnole du secteur, l’affluence des étrangers a baissé de 14,6% mais leurs dépenses n’ont, elles, reculé que de 3,8% de janvier à novembre, grâce à des séjours plus longs et axés sur des produits touristiques plus luxueux.
« Tout l’enjeu pour la France est de renforcer l’offre touristique au plan qualitatif pour qu’on parvienne à ce que le budget de dépense augmente sans perdre en quantité de touristes », analyse Olivia Grégoire. « Il faut répondre aux nouvelles attentes des touristes : le tourisme durable, le tourisme des quatre saisons en montagne, le tourisme de savoir-faire… », ajoute-t-elle et « ce qui montre qu’on est sur le bon chemin c’est que la recette moyenne par nuitée, le Revpar, augmente de 7% en 2022 par rapport à 2019 ».
Faut-il à tout prix tenter de dépasser l’Espagne en matière de recettes internationales ? « Je ne suis pas sûr que ce soit souhaitable », estime Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme. « Notre destination a un bel équilibre entre la fréquentation domestique et la fréquentation étrangère », souligne-t-il auprès de l’AFP. « L’Espagne est beaucoup trop dépendante des clientèles étrangères. Ce qui fait d’ailleurs que l’Espagne, comme la Grèce, ont été encore plus fortement pénalisés pendant le Covid », selon lui.
Des « circuits clé en main » pour les touristes internationaux
« Le vrai défi pour nous est plus d’avoir un lissage de cette fréquentation touristique, d’avoir une meilleure répartition de cette clientèle étrangère sur nos différents territoires et avoir une moins forte concentration sur certains spots (lieux, NDLR) touristiques », estime M. Arino.
« On doit démontrer qu’on peut aussi bien partir en vacances en Auvergne, en Bourgogne, en Franche-Comté que sur la French Riviera » selon Mme Grégoire qui travaille sur des « parcours qui correspondent aux attentes des touristes internationaux pour qu’on soit en mesure de les accueillir avec un même niveau de qualité dans chacune des régions », avec des « circuits clé en main qui leur permettent de découvrir le tourisme patrimonial ».
Pour 2023, la France, comme le reste du monde, attend avec impatience le retour des touristes asiatiques qui ont fait défaut en 2022 (-31% par rapport à 2019). Et l’Hexagone devrait bénéficier d’un autre atout touristique pour le second semestre que n’aura pas l’Espagne : la Coupe du monde de rugby.
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