Guillaume Masset, directeur général de l’Apajh 37 (Association pour jeunes et adultes handicapés), est accusé d’avoir détourné plus de 350 000 € de fonds publics au détriment de cette association. Son épouse, Cathy Münsch-Masset, première adjointe à la ville de Tours, a annoncé sa démission ce lundi 6 décembre 2021. Ils devront s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Tours le 8 février prochain.
Guillaume Masset avait été embauché en tant que directeur général de l’Apahj, à la fin de l’année 2016. Il succédait alors à son épouse, Cathy Münsch-Masset. Ce mardi 23 novembre, les époux Masset ont été placés en garde à vue. Guillaume Masset est poursuivi pour « faux et abus de confiance au préjudice d’une association faisant appel au don », et son épouse pour « recel d’abus de confiance aggravé », rapporte France Bleu.
Guillaume Masset reconnaît les faits, son épouse les nie en bloc !
Les poursuites judiciaires visant les époux Masset à la suite des accusations de détournements de fonds publics questionnent à Tours. Guillaume Masset, qui reconnaît les faits, est en effet accusé d’avoir détourné plus de 350 000 € au détriment de l’Apajh 37, entre 2018 et 2020, en encaissant 24 chèques associés à de fausses factures. Son épouse nie tout en bloc, bien que l’argent détourné se soit retrouvé sur le compte joint du couple. Quoi qu’il en soit, les deux époux devront en répondre le 8 février 2022 devant le tribunal correctionnel de Tours.
Juste avant le conseil municipal, ce lundi 6 décembre, Cathy Münsch-Masset a envoyé un mail pour annoncer sa démission du poste de première adjointe, précisant néanmoins qu’elle souhaitait rester conseillère municipale. Emmanuel Denis, le maire de Tours, a rappelé que même si les faits reprochés à l’ex-première adjointe « n’ont pas de lien avec le fonctionnement municipal ; malgré cela, j’ai décidé de la suspendre de ses délégations », relate La Nouvelle République.
À l’origine de cette affaire de détournement, le recrutement de Guillaume Masset à la direction de l’Apajh 37, pour succéder à son épouse. Celui-ci avait été choisi alors qu’il n’avait aucune compétence dans le domaine du handicap et que 70 CV étaient parvenus lors de l’annonce du poste vacant dans la presse spécialisée, précise France Bleu. Ce qui est également étonnant, c’est que Cathy Münsch-Masset avait quitté ce poste alors qu’elle percevait un salaire de 65 000 € brut en 2015, pour se retrouver au ministère de la Justice à 34 023 € brut (en 2017), le couple étant par ailleurs très endetté. Six mois auparavant, Guillaume Masset avait effectivement liquidé son entreprise de travaux publics à Esvres et n’avait plus de salaire, relate France Bleu.
« L’image de notre fédération est ternie »
Jean-Louis Garcia, le président de la fédération nationale de l’Apajh, est en colère. Il assure à France Bleu n’avoir pas été au courant « qu’un mari avait succédé à sa femme ». « Je l’ai découvert quand on m’a informé des détournements de fonds », poursuit-il, se jurant d’avertir les gestionnaires d’être « particulièrement vigilants » à l’avenir. « L’image de notre fédération est ternie », déplore-t-il encore au micro de France Bleu.
Au niveau des politiques, c’est l’omerta car personne n’a dénoncé cette succession de poste entre les deux époux. Par ailleurs, aucune anomalie n’a été pointée dans les rapports du commissaire aux comptes réalisés à chaque fin d’exercice. Le 25 novembre dernier, Jacques Biringer, le président de l’Apajh 37, a déclaré n’avoir rien vu, indique France Bleu.
L’Agence régionale de santé, qui est le principal financeur de l’Apajh 37, a demandé qu’un audit soit réalisé. Depuis cette affaire, elle souhaite être davantage impliquée lors des recrutements. La Fédération de l’Apajh a déposé plainte contre Guillaume Masset. Elle s’est par ailleurs portée partie civile, ce qui lui permettra d’avoir accès au dossier.
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