C’est un sujet qui fait polémique à Tours : malgré les convictions qu’il prétend avoir pour préserver la nature, et malgré l’opposition des riverains, le maire écologiste de la ville a validé un projet immobilier qui débordera sur un bois classé.
À Tours, le promoteur immobilier Ataraxia a acheté 1,5 hectare aux abords du parc de la Cousinerie, dans le quartier Douets-Milletière, afin d’y implanter 150 logements supplémentaires, relate Le Parisien. Problème : ce terrain mord sur un bois classé, dont les arbres seront abattus pour le nouveau projet.
Malgré la polémique soulevée par ce projet immobilier, qui ne respecte pas la nature, le maire a donné son aval… alors qu’il s’agit d’un élu écologiste. Une aberration pour Alain Bertrand, président du comité de quartier Douets-Milletière, qui a déclaré : « Non au béton ! Cinquante arbres vont disparaître ! »
Dans ce quartier pavillonnaire, traversé par le périphérique et jouxtant une zone industrielle, le parc de la Cousinerie sert de poumon vert. Une zone qui est d’ailleurs très fréquentée par les riverains, dont des lycéens et élèves d’un CFA. De plus, d’après Alain Bertrand, « les 150 logements seront construits sans étude d’impact sur l’environnement », dénonce-t-il, en rappelant que le quartier subit pourtant des inondations lors des gros orages.
Le projet d’Ataraxia prévoit de construire des maisons de ville, trois immeubles de quatre étages et d’en rénover un quatrième. Pour le maire écologiste, Emmanuel Denis : « Le projet est conforme au plan d’urbanisme. Même si je déplore un manque de concertation, je dois le valider, d’autant qu’un rejet mettrait l’IME en difficulté », se défend-il.
En effet, ce terrain a été vendu par l’Institut médico-éducatif (IME) afin de pouvoir rénover un de ses bâtiments, qui accueille des jeunes handicapés pour les former professionnellement. Mais pour Alain Bertrand, mettre en avant les difficultés de l’IME, « c’est du chantage », réplique-t-il, en refusant de se laisser prendre en otage par ce dilemme moral. « Personne n’est contre la solidarité. La métropole et d’autres acteurs publics pourraient financer l’IME, comme cela va se faire pour le CFA voisin, sans saccager la nature ».
Mais rien n’y a fait, Emmanuel Denis a valider le projet d’Ataraxia, en soutenant que les arbres arrachés seront replantés. Depuis, les riverains envisagent de déposer un recours en justice, relate Valeurs Actuelles. Le comble étant que le permis de construire avait été signé par le maire sortant, Christophe Bouchet, en février, alors que plusieurs concurrents signaient une pétition contre sur Change.org, dont le vainqueur de l’élection, l’écologiste Emmanuel Denis.
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