Tous les vols civils et militaires ont été suspendus à l’aéroport de Kaboul, en proie au chaos alors que des milliers d’Afghans tentent désespérément de quitter le pays après le retour des talibans, a annoncé lundi le Pentagone.
Deux hommes armés ont été tués par l’armée américaine qui a pris le contrôle de l’aéroport, et le chef des forces américaines dans la région a rencontré dimanche les chefs talibans à Doha pour les mettre en garde contre toute ingérence dans les évacuations, a précisé au cours d’un point de presse le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby.
« Il n’y a aucun vol arrivant ou partant, civil ou militaire, à cause de la foule sur le tarmac », a-t-il indiqué.
L’aéroport a été pris d’assaut dans la nuit par des milliers de personnes fuyant les insurgés. « Les forces américaines sont sur place et travaillent avec d’autres militaires, turcs et internationaux, pour disperser les gens. Nous ne savons pas combien de temps cela va prendre », a-t-il affirmé.
Quelque 2.500 soldats américains étaient déjà arrivés lundi à l’aéroport de la capitale afghane, et leur nombre devrait atteindre 3.000 d’ici la fin de la journée, a précisé le porte-parole. Au total, leur nombre atteindra les 6.000 « dans les prochains jours ».
Des scènes de panique
Les vidéos de scènes de panique se multipliaient sur les réseaux sociaux, certaines montrant des Afghans courant après un avion de transport militaire C-17, en train de s’accrocher désespérément aux roues ou aux ailes, d’autres encore assis sur les ailes alors que l’appareil prenait de la vitesse.
Le porte-parole n’a pas confirmé les informations de certains médias américains faisant état de 7 morts, dont certains tombés de cet avion au décollage, mais il a admis que les images étaient « dérangeantes ».
« C’est pourquoi nous travaillons méthodiquement pour rétablir un environnement sûr dans les prochaines heures afin que les opérations aériennes puissent reprendre », a ajouté M. Kirby.
Les soldats américains ont tué deux hommes armés sur ce même tarmac, a-t-il précisé, faisant état d’informations préliminaires sur un soldat américain blessé.
« Au milieu des milliers de personnes qui se trouvaient là pacifiquement, deux types ont brandi leurs armes d’un air menaçant », a dit à l’AFP un responsable du Pentagone ayant requis l’anonymat. « Ils ont été tués tous les deux. »
L’évacuation des militaires américains
Surpris par la rapidité de l’effondrement du gouvernement afghan, les militaires américains doivent maintenant évacuer par un pont aérien entre Kaboul et les bases américaines au Koweït et au Qatar plus de 30.000 personnes.
L’objectif est d’abriter 22.000 personnes sur des bases militaires aux Etats-Unis, et 8.000 autres dans un pays tiers, a précisé le porte-parole sans nommer le pays concerné.
Pour tenter d’assurer la sécurité de cette évacuation, le chef des forces américaines dans la région, le général Kenneth McKenzie, a rencontré dimanche à Doha les dirigeants des insurgés.
« Le général a été très clair dans ses discussions avec les talibans: toute attaque contre nos soldats ou contre les opérations à l’aéroport recevra une réponse immédiate et énergique », a déclaré John Kirby.
Les Etats-Unis, qui ont dépensé des centaines de milliards de dollars depuis 20 ans en Afghanistan, se sont dits déçus par la déroute totale de l’armée afghane, qu’ils ont armée et formée.
« On peut financer, on peut former, on peut conseiller, on peut assister », a déclaré M. Kirby. « On ne peut pas acheter la force de caractère, on ne peut pas acquérir du leadership, et le leadership manquait ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.