La cour d’appel de Paris a confirmé vendredi la mise en examen de l’ancien président-directeur du Louvre Jean-Luc Martinez et d’un ex-cadre de l’Agence France Museums dans l’enquête sur un vaste trafic d’antiquités, a-t-on appris auprès de leurs avocats.
« La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris n’a pas suivi les réquisitions du parquet général qui demandait l’annulation de la mise en examen de Monsieur Jean-Luc Martinez compte tenu des nombreuses incohérences factuelles et juridiques qui entachent la poursuite », s’est désolé son avocat, Me François Artuphel.
« Comme l’avait soutenu le parquet général », ministère public près la cour d’appel, « cette décision est infondée en droit comme en fait, et Jean-Luc Martinez, qui réaffirme son innocence, a chargé ses conseils de former un pourvoi en cassation », a-t-il ajouté.
« Nous ne doutons pas que la suite de la procédure rétablira cette injustice », a assuré Me Artuphel.
Concernant l’ancien cadre de l’Agence France Museums, Jean-François Charnier, « malheureusement, il n’y a pas eu d’annulation de la mise en examen », a déclaré de son côté Me Corinne Hershkovitch.
« Je regrette que les réquisitions d’une grande lucidité de l’avocat général, qui avait requis l’annulation de la mise en examen de M. Charnier, faute d’indices graves ou concordants de culpabilité, n’aient pas été suivies par la chambre de l’instruction », a indiqué son avocate.
« Évidemment, on envisage très sérieusement de se pourvoir en cassation », a-t-elle ajouté, relevant que la cour d’appel avait « confirmé toute la procédure ».
Huit personnes mises en examen
Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que la mise en examen d’un galeriste germano-libanais, Roben Dib, soupçonné d’avoir participé à la falsification de l’origine des pièces d’antiquité, avait également été confirmée.
Le parquet général avait requis le concernant le rejet de sa demande d’annulation.
Aucune source judiciaire n’était en mesure de confirmer dans l’immédiat ces décisions.
Dans cette information judiciaire, ouverte en 2020 après deux années d’enquête préliminaire, au moins huit personnes sont mises en examen.
L’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), chargé des investigations, cherche à déterminer les responsabilités dans la vente de centaines d’antiquités issues de pillages dans des pays du Proche et du Moyen-Orient rendus instables par les Printemps arabes.
Sont notamment concernées plusieurs pièces égyptiennes achetées des dizaines de millions d’euros par le Louvre Abu Dhabi. M. Martinez est soupçonné d’avoir ignoré les alertes sur les soupçons de faux certificats d’origine de ces objets, ce qu’il conteste.
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