Au milieu d’une vague de débats sur la rationalité des mineurs recevant un traitement médical pour changer de sexe, un médecin de l’Alabama parle des effets à long terme des modifications pharmaceutiques et chirurgicales et de la façon dont elles peuvent faire d’un enfant « un patient à vie ».
Patrick Lappert, chirurgien plasticien au sein du cabinet Lappert Skin Care en Alabama, s’est positionné faveur du projet de loi 184 du Sénat de l’État devant les commissions du Sénat et de la Chambre. Ce projet de loi vise à pénaliser les médecins voulant traiter les mineurs par des procédures pharmaceutiques et chirurgicales de transsexualité. En Alabama est mineure toute personne âgée de moins de 19 ans. Le projet de loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.
Le gouverneur de l’Alabama, Mme Kay Ivey, a signé le projet de loi le 8 avril, déclarant que les enfants devaient être protégés « des médicaments et des interventions chirurgicales radicales, susceptibles de transformer [toute] leur vie, alors qu’ils sont à un stade si vulnérable de leur existence ».
La législation a été critiquée par l’administration Biden, qui s’est déclarée favorable à ce que les enfants aient accès à ces traitements qui peuvent « les empêcher de se suicider ».
La porte‑parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré : « [Les parlementaires] qui envisagent ces projets de loi discriminatoires ont été avertis par le département de la Justice et le département de la Santé et des Services sociaux que les lois et les politiques empêchant les soins que les professionnels de la santé recommandent pour les mineurs transgenres sont susceptibles violer la Constitution et la loi fédérale. »
Selon le Dr Lappert dans une interview pour Epoch Times, désormais les partisans de la transition de genre avanceront que ne pas traiter les enfants avec une thérapie d’affirmation de genre revient à les pousser au suicide.
Cependant, ces partisans, poursuit le médecin, ignorent le fait que les enfants souffrant de dysphorie de genre (le sentiment que sa propre identité de genre ne correspond pas à ce qui lui a été assigné à la naissance) réussissaient jusque-là à dépasser ce syndrome dans de 92 % des cas en étant accompagnés jusqu’à l’âge adulte.
« Le commerce florissant des ‘cliniques de genre’ »
Auparavant, seulement 0,02 % des enfants s’identifiaient comme étant de sexe différent, indique le Dr Lappert, et parmi ces quelques enfants, plus de 80 % étaient des garçons.
Au cours des sept dernières années, le nombre de diagnostics de dysphorie de genre a augmenté de 5000 %, et aujourd’hui, plus de 60 % des nouveaux diagnostics concernent des adolescentes ou de jeunes adultes de sexe féminin, signale‑t‑il.
« Il s’agit d’une maladie qui se manifeste à un âge plus avancé et qui concerne principalement les filles, c’est donc la première chose à comprendre. »
« Une autre chose à comprendre est la méthode de traitement qui commence par la transition sociale. »
Auparavant, le traitement impliquait une thérapie cognitive familiale et individuelle, ce qui donnait lieu à un taux de réussite de 92 %.
C’est à l’aune de ce taux de réussite que le nouveau modèle d’affirmation devrait être jugé, explique le médecin.
Mais actuellement, une seule méthode de traitement est autorisée, poursuit le Dr Lappert. Il s’agit des soins d’affirmation et ils sont dispensés par ce que le Dr Lappert a décrit comme « l’activité florissante des ‘cliniques de genre’ ».
« C’est un autre point important à souligner ici ? Il y a dix ans à peine, il n’y avait que cinq cliniques de genre dans l’ensemble des États‑Unis. Aujourd’hui, elles sont au nombre de 57. »
Les soins d’affirmation commencent par l’affirmation sociale, qui, selon le Dr Lappert, semble calmer les angoisses de l’enfant parce qu’elle confirme qu’il a correctement identifié son sexe.
Cette affirmation prépare l’enfant à des interventions thérapeutiques ultérieures.
Les enfants prépubères se voient offrir l’espoir que leur anxiété disparaîtra grâce aux messages d’affirmation du genre qui impliquent un changement de nom, de pronom et de vêtements.
« Cela semble avoir résolu le problème parce que l’enfant se sent mieux, mais ça prépare également l’enfant à anticiper sa puberté, où il sera mis sous bloqueurs de puberté. Ainsi, lorsque l’enfant commence à manifester les premiers signes de la puberté, cela va provoquer un regain d’anxiété. »
Est‑ce que cela peut être inversé ?
Plus la durée de prise est courte plus les effets des inhibiteurs d’hormones ont de chances d’être inversés, explique le médecin.
« Nous ne le savons pas vraiment car il s’agit d’une expérience publique », poursuit‑il. « Personne ne connaît les effets à long terme du blocage de la puberté sur des enfants en bonne santé. Nous connaissons les effets à long terme du blocage de la puberté chez les enfants atteints de puberté précoce, et ils ne sont pas négligeables, mais c’est un risque acceptable parce qu’il peut y avoir des conséquences médicales importantes si on ne bloque pas la puberté chez un enfant pubère précoce. »
L’autodiagnostic d’un enfant
Il y a aussi la question de celui qui pose le diagnostic, c’est‑à‑dire l’enfant.
Parce que les enfants n’ont pas de vraies responsabilités, ils ne sont pas autorisés à faire des choses comme voter et acheter de l’alcool, explique le Dr Lappert, mais là ils sont autorisés à faire leur propre diagnostique pour entamer un traitement médical irréversible.
« Il convient d’ailleurs de souligner que ni le pédiatre, ni l’endocrinologue pédiatrique, ni le chirurgien plasticien ne font quoi que ce soit pour confirmer ou infirmer un diagnostic posé par un enfant. »
C’est la parole de l’enfant, dit‑il, qui motive les interventions.
« Vous avez donc une fille qui fréquente une clinique de genre depuis l’âge de 5 ans, qui a maintenant 18 ans et qui est présentée à un chirurgien plastique pour subir une mastectomie, une fille qui a pris des bloqueurs de puberté pendant deux ans, des hormones transsexuelles pendant quatre ans, tout cela sur la base de son diagnostic d’enfant », explique‑t‑il.
Le diagnostic n’est pas seulement basé sur les paroles de l’enfant, mais sur le constat que cet enfant souffre d’anxiété et de tendances suicidaires, ajoute‑t‑il.
« En tant que chirurgien plasticien, je ne donnerais pas un formulaire de consentement à une personne qui me dirait qu’elle est suicidaire. Pourquoi ? Parce que, par définition, ils sont incompétents pour donner leur consentement. »
Pendant ce temps, les parents donnent leur consentement sous la contrainte, forcé d’admettre que le seul traitement possible est de faire subir une transition à leurs enfants, poursuit le médecin. On les force en leur expliquant qu’il y a 41 % de chances que leur enfant se suicide.
« Ce n’est pas du libre arbitre. Ce n’est pas un processus de consentement valide. Je me fiche de qui vous êtes. Et pourtant, ils acceptent le diagnostic d’un enfant confirmé par un travailleur social qui conduit à une manipulation hormonale et une chirurgie irréversibles. Dites‑moi que ce n’est pas une faute professionnelle. »
Publicité de racolage
Tout cela est dû, selon lui, à une campagne de propagande menée par des organisations politiquement actives qui déversent de l’argent et toute une littérature du genre dans les écoles par le biais de ce qu’il appelle de la « publicité de racolage », qui, selon lui, est similaire à la façon dont les sociétés pharmaceutiques diffusent des publicités à la télévision qui s’adressent au patient, mais non au médecin.
Le patient voit la publicité, puis interroge son médecin sur le médicament.
« En fait, la littérature donnée aux enseignants, aux infirmières et aux travailleurs sociaux équivaut à de la publicité idéologique. La littérature sur le genre est essentiellement une publicité de racolage pour cette industrie, et il y a une d’énormes fonds de l’industrie pharmaceutique qui vont droit vers les universités. »
Action en justice
Deux médecins de l’Hôpital pour enfants d’Alabama de l’Université d’Alabama à Birmingham (UAB) poursuivent Mme le gouverneur Ivey. Ils avancent (pdf) que la loi SB 184 viole « les garanties constitutionnelles de protection égale et de procédure régulière, en empiétant de manière inadmissible sur le droit fondamental des parents à obtenir des soins sûrs, efficaces et les médicalement nécessaires pour leurs enfants ».
Le Dr Morissa Ladinsky, un des plaignants, s’exprime en ces termes dans un communiqué de presse publié par l’organisation de défense des LGBT, Human Rights Campaign :
« En signant la Loi SB 184, Mme le gouverneur Ivey a dit aux familles aimantes, gentilles et loyales de l’Alabama qu’elles ne pouvaient rester ici qu’en refusant à leurs enfants les soins médicaux de base dont ils ont besoin. Elle a sapé la santé et le bien‑être des enfants de l’Alabama et mis des médecins comme moi dans l’horrible position de choisir entre ignorer les besoins médicaux de nos patients ou risquer d’être envoyés en prison. »
Le bon sens
Eric Johnston, un avocat du Southeast Law Institute qui a participé à la rédaction d’une des versions du projet de loi, a déclaré à Epoch Times que l’UAB a admis dans son témoignage devant les commissions d’État qu’elle prescrivait les traitements pharmaceutiques pour transsexuels, mais pas les procédures chirurgicales, et que si Mme Ivey n’avait pas signé le projet de loi, la chirurgie aurait été l’étape suivante car elle « devenait plus acceptable ».
Concernant la signature du projet de loi par Mme Ivey, Eric Johnston a qualifié ce geste de « bon sens ».
« On n’opère pas un enfant pour changer son sexe simplement parce qu’il a cette idée qu’il est né dans le mauvais corps », estime l’avocat. « Ils pourront prendre cette décision lorsqu’ils seront adultes. »
En réponse aux accusations selon lesquelles le projet de loi est discriminatoire et haineux, Me Johnston réplique : « Il ne s’agit pas de haine. »
« Il s’agit d’amour et de compassion pour les jeunes enfants. »
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